Alain Prost ne pense pas que Renault soit pénalisée par l’absence d’équipe B, à l’image de ce que peuvent avoir Red Bull avec Toro Rosso et Ferrari avec Haas. Selon le consultant de Renault, c’est surtout les petites équipes qui en profitent, si ce n’est sur un sujet en particulier qui le fait hésiter quant à savoir si ça manque à Renault.
"C’est entre les deux. Je ne suis pas sûr que ce soit un problème" a déclaré le quadruple champion du monde à Ouest-France. "C’est plus par rapport aux pilotes. On l’a vu avec Toro Rosso et Red Bull, par exemple, ce système est une force. Ils ont réussi à avoir des pilotes comme Vettel, Ricciardo, Verstappen. C’est peut-être un handicap par rapport à cela."
"Pour moi, l’avantage, il n’est pas pour les équipes usine, mais celles qui en profitent, comme Haas ou Alfa Romeo pour Ferrari. C’est un fonctionnement relativement critiquable, et l’on peut se poser la question de qui est vraiment un constructeur. Certes, on a un plateau plus resserré, mais on ne fait pas le même métier."
"Nous, Renault, on ne va pas se focaliser là-dessus. On a notre identité, on a une référence avec le même moteur, avec McLaren, et on espère qu’ils vont revenir. Jusque-là, Red Bull a été l’étalon nécessaire. On connaît grâce à eux nos écarts. Moteur, châssis, au dixième près, on sait nos forces et nos faiblesses."
Renault a terminé la saison 2018 à la quatrième place du classement mais était la cinquième force sur l’ensemble de l’année, puisque son total de points a été battu par celui cumulé de Force India et de Racing Point Force India. Prost admet que des progrès sont à faire et ne sait pas si Renault pourra avoir le niveau de Red Bull, qui est partie chez Honda.
"Ça va dépendre autant de nous que d’eux. Niveau châssis je ne pense pas que l’on puisse se hisser à leur niveau. Si on peut séparer le moteur du châssis, et c’est très difficile, il faut faire attention, quand on voit l’exemple de McLaren, qui est passé du moteur Honda au Renault, l’an dernier, en se vantant d’avoir le meilleur châssis… Sur le papier, je pense que l’on n’est pas encore au niveau de Red Bull."
"Sur la partie moteur, on n’a aucune peur. Sur le plan fiabilité, ce sera autre chose. S’ils sont très rapides et pas forcément très fiables, on verra ce que ça donne. Nous l’objectif, c’est de se rapprocher des meilleurs, et cela ne peut pas être en se focalisant sur Red Bull."
"Nous n’avons aucun problème de fierté mal placé, par rapport à eux. C’est l’une des trois qu’il faut que l’on rattrape. Niveau performance moteur, ils seront peut-être les plus proches. Mais ils ne sont pas un objectif en soi."