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Retour humiliant chez Renault ? Fin du projet F1 ? Red Bull à l’heure de l’après…

Et maintenant, que faire ?

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Maintenant que Honda a annoncé son retrait de la F1, à la fin de la saison 2022, Red Bull se retrouve dans une périlleuse impasse pour son projet F1 : que faire pour 2022, sans motoriste aujourd’hui ?

Milton Keynes se retrouve aujourd’hui face à un choix difficile : celui du moindre mal. Ce qui pourrait menacer, à terme, l’intégrité de son projet F1, en dépit des déclarations rassurantes, mais compréhensibles pour la motivation de tout le monde, de ces derniers jours.

L’humiliation d’un retour chez Renault

Un point doit d’abord être éclairci : selon le règlement, Red Bull ne court pas le risque de se retrouver sans motoriste en 2022.

Car le règlement FIA a prévu cette situation, extrême, d’équipe délaissée. En échange d’un paiement standardisé de 15 millions de dollars (sans possibilité de faire monter les enchères donc), le règlement sportif autorise en effet de forcer un motoriste de fournir une équipe – le motoriste qui fournit le moins d’équipes est choisi.

En l’état actuel des choses, ce motoriste de secours serait Renault. En effet avec la perte de McLaren, en partance pour Mercedes, Renault ne motorise plus qu’une seule équipe, la sienne (Alpine l’an prochain).

Quelle ironie serait-ce, de voir Red Bull être contrainte et forcée de revenir chez Renault ! Cyril Abiteboul boirait sans doute du petit lait. Il faut en effet se remémorer dans quelles conditions la rupture entre Red Bull et Renault est devenue déchirure et blessure.

Dès 2014-2015, alors que Renault avait mal amorcé le virage de l’hybride, le ver était dans le fruit.

De manière ironique, Christian Horner évoquait même, en 2015, la possibilité de se retirer de la F1 si le dossier du moteur n’avançait pas d’avantage, ou si Renault venait à mettre fin au contrat avec Red Bull pour des raisons d’image. « Nous pourrions nous retrouver sans motoriste. Nous pourrions être contraints de quitter le sport » déclarait ainsi Christian Horner en 2015…

Faire la liste des piques serait ici trop long. 2018 avait en l’espèce marqué une rupture définitive, lorsque Christian Horner appelait Cyril Abiteboul « Cyril irritable » dans un jeu de mots avec « squirrel » (un mot que les Français ont du mal à prononcer).

« Renault nous considère comme des moustiques » lançait par ailleurs Christian Horner à Cyril Abiteboul en 2018.

Quelques mois plus tard, Cyril Abiteboul répondait vertement (alors que Red Bull avait annoncé son départ vers Honda ) : « Nous n’écoutons pas ce que Christian Horner dit depuis 2015. Il est très clair que nous n’avons plus rien à faire avec eux. »

La place de Red Bull (et d’AlphaTauri) serait donc sauvée en F1 pour 2022 : mais à quel prix ? Celui sans doute de l’humiliation pour Red Bull, qui reviendrait la queue entre les jambes du côté de Viry.

De plus, être équipe-cliente en 2022 signifie que Red Bull ne pourra pas au mieux adapter son châssis au nouveau V6. Un avantage décisif pour les équipes d’usine. Et on se doute que les ingénieurs de Viry ne feront pas un zèle particulier auprès de Red Bull…

Une autre solution serait que Ferrari (qui ne motorise que trois équipes) pourrait fournir Red Bull, tandis que Renault motoriserait AlphaTauri. Mais là encore, Ferrari ne serait pas dans l’obligation de motoriser une équipe concurrente (Renault, ne motorisant que deux équipes, ayant la priorité du règlement… à moins que Haas ne quitte la F1 d’ici là) ; et en 2022, rien ne dit non plus, pour Red Bull, que le moteur Ferrari aura réglé ses déboires actuels.

Une bouée de sauvetage pour Red Bull serait que Mercedes se retire de la F1 en tant qu’équipe et reste en tant que motoriste : alors, une association Mercedes-Red Bull, avec Max Verstappen en fer de lance, aurait sans doute de l’allure. Mais cela tient de la politique fiction pour le moment…

Une solution alternative : financer ou racheter le programme F1 de Honda

Plutôt que d’avoir à affronter ce dilemme perdant-perdant, Red Bull pourrait aussi sortir le carnet de chèque : il s’agirait de reprendre à son compte le programme F1 de Honda, en payant les ingénieurs, en finançant les infrastructures et les ressources, pour s’offrir la propriété intellectuelle de l’unité de puissance japonaise.

Mais rien ne dit que Honda, qui souhaite rebasculer ses ressources humaines et ses précieux ingénieurs vers les mobilités durables, serait prête à accepter ce deal.

De plus, cela impliquerait de très lourds investissements pour Red Bull (plusieurs centaines de millions d’euros annuels). Une dépense qui pourrait certes être soutenable alors que les budgets plafonnés entrent en vigueur, mais qui n’en demeurerait pas moins massive.

En somme, Red Bull (et AlphaTauri) se retrouvent totalement dans le flou aujourd’hui : ou s’humilier pour rester en F1 (en retournant chez Renault), ou dépenser des centaines de millions pour poursuivre le programme Honda avec les finances maison. Christian Horner a beau clamer que l’équipe restera à long terme en F1, il s’agit désormais de se demander : cela vaut-il vraiment le coup ? Quid d’un engagement en Formule E par exemple ? Le temps n’est-il pas venu de voler de ses propres ailes, mais ailleurs ?

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