La FIA a décidé, hier, de ne pas donner suite à l’appel de Ferrari concernant la pénalité infligée à Sebastian Vettel, lors du dernier Grand Prix du Canada. L’instance disciplinaire a estimé que les « éléments nouveaux » - quand ils étaient nouveaux - apportés par la Scuderia n’étaient, en réalité, pas assez significatifs pour annuler la sanction prise par les commissaires durant la course.
Cette décision peut apparaître comme un soulagement pour la lisibilité et la compréhension du sport : si la FIA avait annulé la pénalité de Sebastian Vettel, toutes les écuries auraient été naturellement invitées à contester chaque pénalité reçue en course, au risque de changer le résultat d’un Grand Prix plusieurs jours après l’arrivée.
Telle était quoiqu’il en soit l’opinion de Zak Brown, interrogé en conférence de presse hier, au Paul Ricard :« Il y a trop de pénalités données dans le sport, pour des raisons liées au pilotage, à la technique, à la mécanique… Nous avons besoin que les fans sachent, quand la course est terminée, qui a gagné ; et nous avons besoin que ce résultat ne change pas à une date ultérieure. »
« Même si je n’ai pas de point de vue particulier sur l’incident Sebastian Vettel – Lewis Hamilton, je pense que le sport doit être un peu moins compliqué dans ses détails techniques, dans tous ses règlements, pour qu’il soit plus facile à suivre. »
Pour le compte d’Alfa Romeo, Frédéric Vasseur estime lui aussi que le résultat d’un Grand Prix ne devrait pas être modifié la semaine suivant un Grand Prix…
« Il faut éviter qu’il y ait trop d’audiences après les courses ; fixer les résultats du Grand Prix de Barcelone [qui a lieu en mai] en juillet, et ainsi de suite, il faut l’éviter, parce que ce serait le bazar pour vous et nous. »
L’affaire Sebastian Vettel – Lewis Hamilton a également amené les directeurs d’équipe à aborder, plus largement, la question du système des pénalités. Devrait-il y avoir moins de règles écrites, plus de permissivité pour les pilotes ?
« Tout d’abord, nous devons garder à l’esprit le fait que la position des commissaires n’est pas facile » rappelle Frédéric Vasseur. « J’ai entendu plein de commentaires, de la part de pilotes, de directeurs d’équipe, de journalistes… Mais nous, nous avons eu le temps de regarder 10 ralentis de l’incident, nous avons eu le temps de réagir, nous avons lu les commentaires de tout le monde ; mais les commissaires, eux, doivent prendre une décision en direct. Pour notre sport, cela fait sens que quand on vous impose un drive-through, vous avez un drive-through, il faut que ce soit la fin de l’histoire. A un moment donné, cela fait sens, parce qu’il faut que l’on soit fixés le lundi. »
« Mais oui, cela mis à part, nous avons trop de règles et au bout du compte, pour les commissaires aussi, il n’est pas facile de s’en tenir aux règles durant la course. »
Du côté de Renault, Cyril Abiteboul estime que la FIA devrait être plus libérale et laxiste dans ces sanctions, pour éviter que le sport ne soit trop réglementé.
« Il faudrait peut-être mettre en place une sorte de panel d’experts, de sages, qui étudieraient un certain nombre de situations, qui auraient vu aussi ce qu’il se passe dans d’autres formules, et aussi en Moto GP, pour voir ce qu’il est possible de faire, dans le sport auto moderne, sans encourager des comportements maladroits et fautifs ; parce qu’il est vrai que nous voulons voir aussi de l’action en piste. Nous ne voulons pas voir des avocats, comme Sebastian Vettel l’a dit, qui conduisent leur voiture. Mais il est très difficile, selon moi, d’y arriver. Et il faut dissocier l’incident particulier de Vettel à Montréal de ces considérations, et repenser encore à toutes ces situations qui arrivent très régulièrement, et qui sont assez négatives pour la F1. Parce que je ne vois pas ce genre de choses arriver encore dans d’autres formules. Et il faut le régler. »
« Je suis sûr qu’il y a assez de matière grise pour trouver une solution s’il y a un problème. »