Adrian Newey révèle que Red Bull a dû faire un choix face au dilemme que présentait sa RB20 pour 2024. Le concepteur des monoplaces a expliqué que faire évoluer la base très solide qu’était la RB19 était tentant, mais que l’équipe avait hésité à faire des choix radicaux.
"Il s’agit d’une troisième évolution de la voiture de 2022" a déclaré Newey dans le podcast Talking Bull. "La voiture de l’année dernière était une évolution de la voiture de 2022, les principaux points étant le développement hivernal normal en termes d’aérodynamique, et une certaine compréhension de ce que nous devons faire avec la suspension pour essayer d’améliorer la voiture."
"Nous n’avons jamais atteint la limite de poids en 2022 et la voiture de cette année est la troisième évolution de la RB18 originale. Ce que nous ne savons pas, c’est si cette troisième évolution sera trop conservatrice alors que d’autres ont fait quelque chose de différent. Nous ne le savons pas."
"C’est difficile et on se demande s’il faut créer un groupe pour étudier des idées novatrices ou s’il faut continuer à développer la voie que nous avons empruntée. Nos ressources sont limitées - nous ne pouvons donc pas tout faire, nous ne pouvons pas envisager toutes les possibilités, nous avons donc choisi de développer ce que nous avons, et nous espérons que ce sera la décision prudente et correcte."
La RB17 de route utilisera des idées bannies de la F1
Newey travaille actuellement sur la Red Bull RB17, qui est la première voiture de route de la firme. Il s’agit d’un concept extrême de supercar, pour lequel l’ingénieur a repris des idées de la Formule 1, y compris celles ayant été interdites, comme sa suspension active de Williams, ou le diffuseur soufflé du début des années 2010.
"Pour atteindre ces performances, nous avons actionné tous les leviers : elle est équipée d’un diffuseur soufflé et d’une suspension active. Un diffuseur soufflé utilise les gaz d’échappement pour augmenter la force d’appui générée par l’arrière de la voiture."
"L’objectif de la suspension active est d’offrir une plate-forme aérodynamique très stable tout en conservant des amortisseurs raisonnables afin de ne pas être projeté d’une bosse à l’autre. Elle est loin d’être aussi rigide qu’une voiture de Formule 1 actuelle ou qu’une voiture du Mans."
"D’une certaine manière, c’est incroyable que cette voiture, qui est une biplace, puisse produire ce type de performance. Cela a été possible grâce aux paramètres clés habituels.
"En ce qui concerne le poids, la voiture pèsera moins de 900 kilos, ce qui est beaucoup plus léger que n’importe quelle voiture de route ou de piste normale. Mais en même temps, elle aura une puissance de 1 000 chevaux. Un V10 atmosphérique. Le son sera impressionnant."
"Mais nous avons aussi un moteur électrique de 200 chevaux qui remplit plusieurs fonctions. C’est évidemment une puissance supplémentaire de 200 chevaux, mais cela permet aussi de lisser le couple, de lisser le changement de vitesse, de passer la marche arrière, la première vitesse."
A la question de savoir s’il envisageait d’en commander une pour lui-même, Newey a répondu : "Il se pourrait bien que je le fasse".