Y a-t-il un loup sur la Renault de cette année ? La monoplace tricolore, en effet, est très inconstante : capable d’enchaîner des performances spectaculaires, comme à Monza ou Montréal, avec des déceptions franches, comme par exemple lors des qualifications à Suzuka, lors du dernier Grand Prix.
Le résultat est ainsi sans appel : au classement des constructeurs, Renault pointe à 34 points de la 4e place tenue par McLaren, loin des objectifs escomptés.
Il n’y pas de quoi être très optimiste pour Renault l’an prochain. Le règlement demeurera stable, tandis que c’est davantage la révolution de 2021 qui devrait accaparer les attentions et le budget de l’équipe. Cette année sera pourtant décisive pour Daniel Ricciardo, qui attend de grands progrès pour éventuellement prolonger son contrat.
Pour que Renault franchisse un vrai cap l’an prochain, Daniel Ricciardo le sait, il faudra certainement « quelque chose de suffisamment important » sur le plan aérodynamique. Cyril Abiteboul a confirmé un nouveau concept à venir pour 2020, déjà matérialisé par le test de l’aileron avant à Suzuka, l’Australien valide lui cette prise de risques.
« Nous avons eu parfois une bonne voiture, mais pas au niveau où elle pourrait être ; et je pense qu’avec nos ressources, nous pouvons mieux faire. Je soutiens la décision de tenter autre chose en 2020. Parce que si nous apportons juste quelques petits changements à la voiture, ça ne sera pas suffisant, probablement, donc je dirai que l’on pourrait davantage s’attendre à une voiture différente l’an prochain, à une philosophie différente. »
« C’est peut-être un peu plus risqué. Mais comme je l’ai dit à Suzuka, si nous ne prenons pas de risque, nous progresserons un peu seulement ; ce n’est pas là où l’équipe veut être. Donc il faudra un peu plus de changements… »
Pour ces développements importants, Renault pourra compter sur le retour technique de Daniel Ricciardo, qui pour la première fois pourra influencer en profondeur le développement d’une Renault F1. L’ancien pilote Red Bull a mis du temps pour s’adapter au pilotage de la monoplace française, mais désormais il dit bénéficier du bagage nécessaire pour guider les ingénieurs.
« J’ai passé quelques bons moments, et je sens que j’ai vraiment appris un peu cette année. Avoir un nouveau coéquipier avec lequel apprendre des choses, juste être avec de nouveaux ingénieurs, piloter une voiture plus rétive… »
« Je souffrais surtout en début d’année avec les freins. C’était vraiment une force de la Red Bull et lors des premières courses avec Renault, c’était un peu difficile à comprendre parce que si j’essayais de dépasser, je bloquais les pneus, je manquais de confiance ici et là, et je me disais ‘Oh mon Dieu, est-ce que c’était juste la Red Bull qui rendait les choses aussi faciles pour moi et me donnait l’opportunité de briller ?’ Et je me suis dit ‘Non, je refuse de le croire, je dois juste comprendre comment mieux faire fonctionner tout cela. Et j’ai travaillé dur avec les ingénieurs chargés de la dynamique de la voiture, pour me donner un meilleur ressenti. »
« Donc je me suis amélioré sur le plan du pilotage, et j’ai aussi passé davantage d’heures à essayer de comprendre et de m’intégrer au sein de l’équipe, mais aussi pour faire fonctionner cette voiture. C’est une nouvelle source de motivation. Donc oui, j’ai appris, et je sens que je pilote très bien. J’aimerais dire que je suis un meilleur pilote, mais je performe bien je pense. Mes résultats en qualifications face à Nico ont été positifs. Il faut continuer ainsi, mais je suis heureux. »