Kevin Magnussen (par deux fois dans son cas) comme Daniel Ricciardo ont chacun cru qu’ils ne feraient jamais leur retour en F1. Pourtant, le Danois a été rappelé par Günther Steiner chez Haas, comme Daniel Ricciardo a été sélectionné par AlphaTauri, cette année, pour remplacer Nyck de Vries.
Mais en revenant en F1, Kevin Magnussen et Daniel Ricciardo n’ont pas retrouvé leur ‘business as usual’. Ils disent avoir trouvé non seulement une F1 différente, mais aussi une version différente d’eux-mêmes.
C’est ce que confie le pilote Haas… le fait d’avoir été en dehors des paddocks lui a comme redonné un amour pour la F1.
« Oui, je pense que pour moi, c’était différent quand je suis revenu, d’une certaine manière. J’ai quitté le sport - pas complètement, j’ai toujours couru, mais dans d’autres voitures de compétition - et m’en être éloigné, l’avoir vu de l’extérieur, y avoir réfléchi de l’extérieur… »
« Et puis je suis revenu en F1. Je pense qu’au cours des années qui ont précédé (cet éloignement de la F1), j’ai peut-être perdu un peu de mon amour pour la Formule 1. »
Et pourquoi avoir perdu cet amour ?
« Vous passez par les catégories juniors et c’est une chose, et vous arrivez en Formule 1 et c’est différent. Pour certains, bien sûr, ils arrivent en Formule 1 juste après leur carrière de junior, et ils y rencontrent directement le succès. »
« Mais moi, je n’ai pas eu ce succès, j’ai eu de nombreuses années... enfin, j’ai eu six saisons ou quelque chose comme ça avant cette pause, sans gagner du tout. Je pense donc que j’ai peut-être un peu perdu l’amour de la course, puis j’ai eu cette année d’interruption, puis je suis revenu et j’ai comme apprécié de nouveau la course auto. »
Daniel Ricciardo a subi et ressenti la même chose que Kevin Magnussen : il avait comme perdu un peu l’amour de la F1 après son passage si difficile chez McLaren ; et avoir passé une demi-saison (seulement) en tant que non-titulaire a suffi pour lui redonner l’amour du sport.
C’est comme un nouveau Daniel Ricciardo que l’on retrouve ainsi à Faenza...
« Oui, sans aucun doute. J’ai ressenti beaucoup de ce qu’a ressenti Kevin. Je pense qu’être loin de la F1, c’est vraiment ça, ça compte. La F1 devrait être la chose la plus cool que nous fassions, n’est-ce pas ? Mais quand vous l’avez fait toute votre vie, et évidemment, quand vous traversez [des périodes difficiles]... quand vous gagnez, c’est assez facile, mais quand vous ne gagnez pas, évidemment, vous traversez d’autres moments difficiles où vous pouvez devenir un peu frustré. »
Cette pause d’un semestre a aussi donné l’opportunité à Daniel Ricciardo de reconstruire sa confiance, brisée après la saison 2022, lors de laquelle Lando Norris l’a éparpillé façon puzzle...
« Et puis, évidemment, du côté de la compétition, votre confiance en vous en prend un coup. Vous vous posez alors plus de questions. Cette période de repos m’a permis de comprendre à quel point j’aime ce sport, en fin de compte. Combien cela signifie pour moi. Et maintenant, j’ai l’impression d’avoir une seconde chance, un second souffle, où je me dis, ok, je veux m’assurer que ce soit ma seule et unique priorité, la F1, je vais mettre toute mon énergie là-dedans. Parce que je ne veux pas m’en aller un jour et me dire "j’aurais pu faire plus" ou "cette carrière m’a un peu échappé". Je ne voudrais pas ressentir cela. »
« Donc, oui, cela m’a donné une nouvelle perspective, ce qui est vraiment cool. Je dirais que je le recommande à tout le monde (de faire une pause) ! Je veux dire, évidemment, chacun suit son propre chemin, mais je n’arrive pas à croire à quel point j’ai apprécié la deuxième moitié de la saison. C’est fou ce que six mois peuvent faire. »