Fin 2022, Daniel Ricciardo confiait et répétait son désir de prendre du recul sur la F1, de couper un peu les ponts avec le sport, pour refaire le plein de confiance mais aussi d’énergie.
Finalement, l’Australien n’aura coupé qu’une demi-saison : et encore, puisqu’il était très impliqué dans le programme de développement de Red Bull à Milton Keynes.
Pourquoi avoir choisi de faire son retour en F1 à mi-saison, chez AlphaTauri, à la place de Nyck de Vries ? L’appel de la F1 était-il trop fort ?
« On m’a dit que durant cette année, je me sentirais un peu inutile, pas à ma place » a confié Daniel Ricciardo à Crash F1.
« Beaucoup de gens m’ont fait croire que ce serait plus effrayant que ça ne l’est en réalité. Ils m’ont dit "tu ne peux pas te permettre de prendre une année sabbatique" et que c’était un "suicide professionnel". Ce n’est pas du tout le cas. »
« Je pense que cela m’a permis de ralentir et de retrouver l’amour de la F1. Je suis capable d’observer tellement plus de choses maintenant et en tant que pilote de course, vous êtes juste dans le feu de l’action. »
« Je vois les choses d’un point de vue différent et c’est vraiment cool. Je sais que lorsque je retournerai sur les Grands Prix, y a des choses que je ferai différemment ou des choses dont je resterai conscient maintenant. »
Daniel Ricciardo n’appréciait donc pas de prendre du recul sur le sport, d’avoir plus de temps libre aussi ?
« Cette année a été l’une des meilleures pour moi. Je l’ai beaucoup appréciée, personnellement. »
« J’ai fait des choses que je n’avais jamais eu le temps de faire en tant que pilote de course. Je risquais de me lasser de ce sport si je restais dans une situation qui n’était peut-être pas parfaite pour moi. »
« Les gens le voient. Mes amis et ma famille me disent : "Tu as l’air heureux à nouveau, tu as l’air dynamique, tu as l’air d’être toi-même". Et je me sens moi-même. »
Voici pour le plan mental. Mais sur le plan sportif, Daniel Ricciardo se sent-il de retour à son meilleur niveau ? Ses chronos dans le simulateur ont été critiqués (par Helmut Marko) puis encensés (par Christian Horner...)...
« C’est une voiture [la RB19] que j’ai l’impression de pouvoir contrôler, c’est une voiture qui me parle comme je veux qu’on me parle. »
« Je travaille avec Simon [Rennie], mon ingénieur chez Red Bull. Tout mon travail de simulation se fait avec lui. »
Honnêtement, j’ai l’impression que les quatre dernières années [chez McLaren et Renault] se sont passées - je n’essaie pas d’éliminer les quatre années… j’essaie de dire que c’est comme si nous n’avions jamais cessé de travailler ensemble avec Simon. La transition vers l’équipe s’est faite en douceur. »
« Je me suis senti vraiment, vraiment bien. Ils m’ont apporté leur soutien et leur réconfort. Le fait de travailler avec Simon m’a donné l’impression d’être de la famille, c’est un ingénieur que j’adorais et avec qui j’avais de bonnes relations. Tout s’est très bien passé. »
Cela veut-il dire que Daniel Ricciardo s’est senti moins soutenu par McLaren ?
« Chez McLaren, ce n’est pas par manque d’efforts. Nous avons tous essayé de comprendre. Il est évident que nous n’avons pas réussi à le faire. Mais ce n’est pas comme s’ils n’essayaient pas de nous aider. »
« Mais je pense qu’aucune équipe ne m’a compris comme Red Bull l’a fait. C’est peut-être parce qu’ils m’ont fait progresser depuis les formules juniors, qu’ils me connaissent mieux que n’importe quelle autre équipe et qu’ils travaillent avec moi depuis si longtemps. Ils ont accompagné mon ascension, pour ainsi dire. »
« Ils me connaissent et je pense qu’ils sont capables de comprendre quand je suis bien et ce dont j’ai besoin, les gens qui m’entourent, etc. Ils comprennent. »
Revenir en F1 en fond de grille ?
Daniel Ricciardo ne voulait pas revenir en F1 pour faire le nombre, comme chez Haas. Pourtant l’AlphaTauri est la pire voiture du plateau pour le moment...
Mais comme Daniel le confirme, la F1 reste la F1.
« La faim est toujours là. J’ai toujours une grosse envie de compétition. »
« Je ne veux pas être trop têtu et ignorer cela. Je sais aussi que les meilleurs baquets - très, très, très peu - sont disponibles. »
Et Daniel Ricciardo se sentirait-il prêt à refaire le grand saut dans une équipe de pointe, au hasard Red Bull ?
« Peut-être que je devrai à nouveau gravir les échelons. Honnêtement, est-ce que j’en ressens le besoin personnellement ? Je ne le pense pas. Je pense que si je devais rejoindre une équipe de pointe aujourd’hui, je serais capable de reprendre là où je me suis arrêté. »