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Risques de fraude : pour Binotto, la FIA ne contrôle pas assez les budgets

Budgets plafonnés : les zones ‘grises’ en débat

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C’est la double peine (pour les écuries de pointe) ou un double avantage (pour les petites structures) : cette année, les budgets plafonnés ont encore diminué de 5 millions de dollars, et ce, en plein contexte d’inflation galopante (salaires, fret, matières premières…). Ce qui, en termes réels, a bien plus d’effets que la « petite » réduction de 5 millions de dollars !

Dans ce contexte, il est d’autant plus important pour la FIA de veiller à contrôler efficacement le respect des budgets plafonnés. Notamment en direction des écuries de pointe.

Franz Tost craint-il des dépassements de budgets ? Le directeur d’AlphaTauri ne s’aventure pas à quelque sous-entendu.

« Non, je fais confiance au travail de la FIA. Et donc, je ne pense pas qu’une équipe obtiendra un avantage, ce qu’elle ne devrait pas faire. Et je suis convaincu que la FIA va tout contrôler de la meilleure façon possible. »

Ferrari, un des plus gros budgets du plateau, est bien sûr directement concernée, et inquiétée, par cette limite budgétaire.

Mais Mattia Binotto, de même qu’il fait confiance à Maranello, fait confiance à la FIA pour faire respecter le règlement. Même si ce réglement n’est pas tout à fait clair parfois...

« Comme Franz l’a dit, je fais entièrement confiance à la FIA, mais il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un tout nouveau règlement et comme tous les règlements, il y a toujours un avantage compétitif si vous essayez de les lire de la bonne façon. Cela ne veut pas dire qu’il y a des zones grises, mais c’est la façon dont les équipes peuvent comprendre ou lire ou interpréter le règlement elles-mêmes. Il est donc nécessaire que la FIA fasse un gros effort pour essayer de les contrôler. »

Mattia Binotto appelle alors la FIA à renforcer ses effectifs de contrôle et d’audit. En soulignant combien faire respecter le règlement financier est aussi important que faire respecter le règlement technique.

Le patron de Maranello craindrait-il que chez la concurrence, Mercedes ou Red Bull au hasard, on ait quelques tentations coupables... ? Quoi qu’il en soit, la petite alerte est donnée.

« La FIA a besoin de renforcer son personnel interne. Et le nombre de personnes qui, d’une manière ou d’une autre, font de l’audit et du contrôle, parce que c’est un élément clé. C’est aussi important que les règlements techniques et sportifs, parce qu’en fait, c’est un véritable règlement, ou peut-être qu’aujourd’hui les directeurs financiers sont aussi importants que les directeurs techniques. »

« Il est donc important que la FIA fasse un maximum d’efforts pour essayer de comprendre les différents actifs des différentes sociétés et équipes, comment elles dépensent l’argent, comment elles justifient la façon dont elles le dépensent. Et à cet égard, c’est une tâche énorme et difficile. Mais nous leur faisons confiance. Je suis certain qu’ils s’organiseront pour le faire. Mais je pense que des efforts supplémentaires sont nécessaires. »

Du reste Ferrari peut également être dans le viseur d’autres équipes, pour ses liens avec Haas. D’où peut-être l’utilité pour Binotto, de rappeler l’existence de zones grises...

Günther Steiner justement, le directeur de Haas, se défend entre les lignes de profiter des zones grises du règlement financier avec son partenariat avec Ferrari.

« Il y a toujours des zones grises mais la FIA fait beaucoup d’efforts pour être au top autant que possible. Il y a toujours des zones d’ombre mais normalement les zones grises ont été discutées entre les directeurs financiers. »

« Personne n’essaie de tirer la couverture à soi. Vous savez, c’est comme une de ces choses ; si vous trouvez une zone grise, exploitez-la, mais il n’y a pas beaucoup de failles pour faire quoi que ce soit qui ne se traduise pas par de grosses pénalités. »

Comment réagir en cas de faille réglementaire ?

Que se passerait-il si une zone grise venait à être largement exploitée par une équipe ? Chez Williams, Jost Capito a déjà une idée.

« Le contrôle est immense. Et il y a beaucoup de discussions avec les financiers de l’équipe avec la FIA, comment améliorer encore cela. Si une équipe identifie une zone grise, il y a des discussions dans ce groupe. C’est un système si complexe, il doit être encore développé. »

« Et il y a une bonne coopération entre tous les directeurs financiers des équipes pour le développer davantage. Mais c’est aussi beaucoup de travail avec la FIA et c’est... ils contrôlent bien. »

Enfin chez Aston Martin F1, Mike Krack compte sur la prudence des équipes elles-mêmes.

« Nous sommes tous conscients que c’est une chose sensée à faire, ces budgets plafonnés. Mais c’est comme avec les règlements sportifs et techniques, vous savez, vous les lisez attentivement, et vous verrez des zones où vous pouvez explorer davantage, si vous les appelez gris ou non, donc si vous dépassez la limite ou non, on vous le dira comme vous le faites avec les règlements techniques et sportifs aussi. »

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