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Roland Ratzenberger, le devoir de mémoire

Il serait injuste de l’oublier

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Roland Ratzenberger a subi le triste sort des personnalités décédées dans l’ombre d’autres, plus populaires. A l’image de Jean d’Ormesson, décédé la veille de Johnny Hallyday, ou de Farrah Fawcett, morte le même jour que Michael Jackson, Ratzenberger a perdu la vie 24 heures avant Ayrton Senna, au même endroit et dans les mêmes conditions.

Dès lors, même si tout le monde fait l’effort de se rappeler de lui, c’est bel et bien le décès de Senna qui revient à l’esprit lorsque l’on parle d’Imola 1994, avant celui de l’Autrichien. Mais dans le même temps, cela a aussi permis à Ratzenberger de passer à la postérité, contrairement à d’autres pilote moins connus et décédés en Formule 1.

C’est aussi pour cela qu’il faut se souvenir de l’Autrichien, car il représentait tous les efforts que les pilotes de fond de grille sont capables de faire pour atteindre la F1 et s’y installer. Max Mosley, ancien président de la FIA, avait tenu à saluer ce pilote de l’ombre, peu populaire avant le début de la saison 1994, qui n’avait jamais lâché ses ambitions.

“Ce qui est arrivé à Ratzenberger est selon moi encore plus tragique, car il est arrivé en F1 grâce à ses propres efforts et à l’aide de sa famille” avait confié Mosley à l’agence Reuters lors des 20 ans de la mort de Ratzenberger. “Il n’avait pas d’argent, il était arrivé là grâce à ses efforts et c’était un bon gars. La mort de Ratzenberger aurait été un événement très important s’il n’y avait pas eu le drame du lendemain avec Ayrton Senna.”

Mosley avait d’ailleurs tenu à aller rendre un dernier hommage à Ratzenberger : “Je me suis rendu aux funérailles de Roland Ratzenberger plutôt qu’à celles d’Ayrton Senna où tous les grands personnages de la F1 étaient présents, car je me suis dit que quelqu’un devait y aller pour le soutenir lui et sa famille.”

“J’étais désespérément triste car Ratzenberger n’avait pas eu droit à ce que Senna avait eu. Senna a eu le succès, la reconnaissance mondiale, des funérailles d’Etat au Brésil et ce genre de choses. Ratzenberger était lui aussi mort et c’était donc tout aussi triste pour sa famille, mais il n’a jamais eu ce que Senna a eu.”

Johnny Herbert, ancien pilote devenu consultant, avait estimé qu’il était injuste, et pourtant logique, que le pilote Simtek ait été relégué nettement derrière Senna dans la conscience collective : “On parle toujours d’Ayrton Senna, mais on peut le comprendre, car il a fait ce qu’il a fait.”

“On a pratiquement oublié Roland. Lorsque je parle de ce week-end à des gens, je ne dis jamais c’est le week-end d’Ayrton… je dis c’est le week-end durant lequel Roland et Ayrton ont perdu la vie. Je n’oublierai jamais ça et je veux que les gens ne l’oublient pas non plus.”

Et d’insister sur le côté besogneux de l’Autrichien, un aspect de sa personnalité que la Formule 1 n’a pas eu le temps de connaître : “La F1 a perdu un gars très agréable en la personne de Roland Ratzenberger. Il avait travaillé très dur pour arriver en F1. On nous a pris Ayrton, mais on nous a aussi pris Roland la veille. C’était un gars très bien, il était rare de ne pas voir un sourire sur son visage.”

Roland Ratzenberger a mis très longtemps à se hisser en F1 et il y est resté très peu de temps puisqu’il tentait de se qualifier pour prendre le départ de son deuxième Grand Prix lorsqu’il se tua à Imola.

“Il n’avait pas d’argent et au début de sa carrière, il se déplaçait dans un van avec une remorque. Mais il a remporté la victoire lors de l’une des courses les plus importantes pour les jeunes pilotes : le Formula Ford Festival. Ensuite, il est allé au Japon. Malheureusement, nous n’avons jamais vu le meilleur de Roland et c’était pourtant un pilote très talentueux,” ajoute Herbert.

Damon Hill, candidat au titre mondial cette année-là, se souvient aussi de Roland Ratzenberger : “C’est quelqu’un que je respectais, car il avait eu pratiquement le même parcours que moi. Il est arrivé en F1 à l’âge de 31 ans, assez tard dans sa carrière. Il avait du talent, mais il ne brillait pas comme pouvait le faire un Senna ou Hamilton aujourd’hui. C’est quelqu’un qui adorait être pilote de course.”

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