Si Charles Leclerc a pris sur lui, et ô combien, sa faute du Grand Prix de France, les maux de Ferrari sont bien entendu plus larges et concernent, plus que les pilotes, l’équipe elle-même.
Stratégie ratée avec Carlos Sainz, communication perfectible, problème encore d’unité de puissance avec l’Alfa Romeo de Guanyu Zhou… la Scuderia a connu pépin sur pépin en tout cas le dimanche en France.
Nico Rosberg a lui aussi dans le viseur plus Ferrari que Charles Leclerc, comme il l’exprimait pour la Sky après la course.
« Je pense vraiment que c’était prématuré de la part de Leclerc de prendre sur lui la responsabilité de l’accident. »
« Parce que c’est vraiment très inhabituel que ça se passe comme ça, parce que vous n’êtes même pas en train de pousser au maximum, vous économisez vos pneus. »
« Pour que l’arrière se mette à bouger comme ça… c’est exactement le moment où le vent vient de l’arrière, et si vous avez une rafale malchanceuse ou quelque chose comme ça, ça peut soudainement vous enlever 20 % de votre appui aérodynamique à ce moment-là. »
Rosberg soupçonne que le pilote Ferrari n’est pas en cause : pourquoi pas le moteur voire la pédale, même si Mattia Binotto l’a fermement démenti ?
« Et aussi, que s’est-il passé avec le moteur voire la pédale ? Il suffit d’une petite coupure ou de quelque chose qui peut faire sortir l’arrière. »
« Je pense vraiment qu’ils doivent prendre le temps de se pencher sur la question, car je ne peux toujours pas croire qu’il s’agisse d’une erreur du pilote. »
« J’ai aussi trouvé ça un peu étrange, et c’est là que Charles se plaignait de ne pas pouvoir mettre les gaz à cause de la pédale ? Je ne suis pas sûr de ce qui s’est passé. »
L’autre loupé du dimanche de course pour Ferrari, fut la stratégie de Carlos Sainz. L’Espagnol s’est arrêté 5 ou 10 tours trop tard en médiums (mais fallait-il vraiment l’arrêter alors qu’il l’était 3e ?). De plus son équipe a parlé stratégie avec lui en pleine bataille, intense, avec la Red Bull de Sergio Pérez.
Rosberg assomme donc Ferrari.
« Je secouais la tête en voyant la stratégie de Ferrari pour Sainz. Que diable font-ils là ? Tout d’abord, il était au milieu d’une énorme bataille sur la piste et toute son équipe ne regardait plus ça, ils étaient à faire leurs calculs sur le timing des arrêts aux stands. Ils lui parlaient comme au milieu de l’action. Je me suis dit, les gars, qu’est-ce que vous faites ? »
« Ensuite, les pneus auraient été bons jusqu’à la fin. Il avait même une chance d’avoir encore Lewis pour la 2e place. »
« Qu’est-ce qui se passe ici ? »
« Vraiment, je pense qu’il est temps qu’ils fassent quelques changements là, des changements sérieux. »
« Un jugement terrible là, terrible. Je ne peux pas l’expliquer. Mattia [Binotto, le patron de l’équipe] doit vraiment s’occuper de ça et faire de sérieux changements, c’est le moment. »
Nico Rosberg croit cependant que Charles Leclerc, grâce à la vitesse de pointe intrinsèque de sa monoplace, a toujours une petite chance de refaire son retard sur Max Verstappen, même si ce retard se chiffre à 63 points....
« La seule chose est, ne l’oublions pas, que Ferrari semble avoir la meilleure voiture en ce moment. »
« Cela peut donc nous donner l’espoir que Leclerc puisse encore faire une remontée au championnat dans les courses restantes. C’est encore à jouer. »
Mercedes est gonflée à bloc selon Nico Rosberg
Même si ce n’est pas encore tout à fait ça, Mercedes a franchi de nouveau un cap au Paul Ricard (du moins en course), avec le premier double podium de la saison pour George Russell et Lewis Hamilton.
L’ancien de la maison, Nico Rosberg, a apprécié de voir son équipe revenir après notamment des qualifications qui avaient été, au contraire, une franche déception en performance pure.
« Quelle incroyable remontée pour Mercedes après la gifle des qualifications, personne n’aurait pu prévoir un double podium et aussi avec le rythme qu’ils ont montré. »
« Ils étaient proches du rythme des Ferrari et des Red Bull. C’était vraiment un gros point positif pour Mercedes. »
Pour Nico Rosberg, la priorité de Mercedes doit maintenant être de travailler sur les qualifications.
« Il semble que c’est peut-être ce rythme de qualification, qui est le grand, grand problème qu’ils doivent régler. En course, ils ont confirmé qu’ils ont fait des progrès, donc c’est un gros point positif aujourd’hui pour eux. »
« S’ils continuent à avoir des samedis aussi mauvais, il va être difficile pour eux de faire assez de progrès pour vraiment se battre pour la victoire. Donc, tout se résume à cela. »
« Une équipe de Formule 1 comme Mercedes travaille toujours très, très dur. Parfois, j’ai du mal à imaginer comment ils vont pouvoir travailler encore plus dur, car il y a une limite à tout. »
Pour Nico Rosberg, pas de doute, lui qui connaît son ancien coéquipier Lewis Hamilton : le Britannique est toujours surmotivé pour faire face à cette deuxième moitié de saison, même si les victoires ne seront pas au rendez-vous.
« Ils restent super, super motivés et une course comme celle de dimanche leur redonne aussi de l’énergie parce qu’elle leur donne de l’espoir après une journée plus sombre comme samedi. »
« Cela leur donne l’espoir qu’ils peuvent peut-être encore gagner cette année et se battre pour des victoires en fin de saison, avec un peu de chance aussi, vous savez. »
« Cet espoir vous stimule à nouveau et c’est dans cet élan que Mercedes se trouve en ce moment. »