La situation continue à se tendre : l’Union des journalistes automobiles italiens [UIGA] a réagi aux propos du directeur de l’équipe Ferrari, Frédéric Vasseur, après que le Français a vivement critiqué les médias italiens, qui spéculaient sur son avenir au sein de la Scuderia.
Vasseur a fait l’objet de rumeurs concernant sa position au sein de la Scuderia, l’équipe ayant traversé une première moitié de saison de F1 difficile, sans remporter une seule victoire en Grand Prix et seulement trois podiums.
Dans une tirade virulente, Vasseur a qualifié ces rumeurs de « stupides » et a déclaré que ces spéculations étaient préjudiciables à l’équipe dans son ensemble et à ses collaborateurs.
La réaction des médias italiens n’a pas tardé. L’UIGA vient de publier un communiqué dans lequel, sans nommer Vasseur, elle a exprimé clairement ses sentiments.
"Ces derniers jours, plusieurs déclarations émanant du monde du sport automobile ont apporté un éclairage important sur une situation qui nous préoccupe de près : le rôle et la responsabilité de l’information sportive, en particulier lorsqu’elle aborde des sujets sensibles comme la dynamique interne d’une équipe ou d’une société."
"Un célèbre directeur d’équipe italien s’est inquiété de la diffusion, par une partie de la presse, d’informations non confirmées concernant d’éventuels changements au sein du département technique, considérés comme préjudiciables à la bonne santé de l’équipe."
"Il a souligné en détail comment certaines rumeurs, concernant des personnalités influentes issues des équipes des concurrents, peuvent créer de l’insécurité parmi les employés et alimenter des tensions qui rendent encore plus difficile la réalisation d’objectifs sportifs ambitieux."
"Le même directeur d’équipe a tenu à distinguer le journalisme rigoureux et professionnel de ce qui, selon lui, cède à la tentation du sensationnalisme et du « clickbait », contribuant davantage à la confusion qu’à la clarté."
Le communiqué poursuit en affirmant qu’il s’en tient à ce qu’il considère comme une manière éthique et intègre de rapporter les spéculations, précisant qu’il n’appartient pas à ses journalistes de faire des reportages partisans envers Ferrari ou toute autre équipe basée en Italie.
"L’UIGA maintient la nécessité de réaffirmer un principe simple et fondamental : le journalisme sportif, comme toute forme d’information professionnelle, doit toujours être inspiré par l’équité, la vérification des faits et la connaissance du contexte dans lequel il évolue."
"Aucune pression, directe ou indirecte, ne peut ni ne doit restreindre la liberté de la presse. Mais cette liberté est d’autant plus précieuse lorsqu’elle s’accompagne d’une pleine acceptation de ses responsabilités."
"Le rôle des journalistes n’est pas de “soutenir” une équipe, mais de rapporter honnêtement ce qui se passe. Cependant, cela ne saurait justifier la diffusion d’informations non vérifiées qui risquent de compromettre des équilibres déjà complexes, avec des répercussions humaines et professionnelles concrètes."
"En ce sens, la controverse soulevée ces derniers jours, au-delà des tons, représente une occasion utile de réfléchir, en tant que catégorie, à l’équilibre entre le droit à l’information et le respect des personnes. Dans une période médiatique où la rapidité et la spectacularisation sont susceptibles d’être de meilleure qualité, nous devons défendre la valeur d’une information sobre, précise et indépendante."