Alors qu’ils évoluaient dans les profondeurs du classement, George Russell et Romain Grosjean se sont livrés une bataille virile, qui s’est terminée comme l’on pouvait le craindre : par un accident. Dans un virage à gauche, la Williams était devant la Haas, mais la roue-avant droite du Français a heurté l’arrière de la Williams. Le choc a causé l’abandon de George Russell – son premier cette saison – tandis que Romain Grosjean a pu poursuivre sa course, conclue à la porte des points.
Mécontent d’avoir été la seule véritable victime de cet incident, George Russell rejetait la faute intégralement sur Romain Grosjean après l’arrivée, avec des paroles visiblement acerbes.
« Il a dit que je ne lui avais laissé aucune place et qu’il avait déjà heurté le mur avant de me tamponner. Et je dis que ce n’était absolument pas le cas, parce que j’ai eu la dernière heure de course pour regarder la vidéo. C’est dommage que ça ait ruiné ma course, et pas la sienne. Donc c’est pour cela qu’il sent probablement qu’il n’est pas fautif. Si le même incident devait arriver de nouveau, je ne ferais rien de différent. »
« Romain avait le droit de plonger à l’intérieur à la corde du virage, nous étions côte-à-côte. Mais j’avais l’intérieur en milieu de sortie de virage, j’étais bien devant, j’avais une moitié de voiture ou trois quarts d’avance. Et dans ces conditions, le gars à l’intérieur a le droit de prendre la trajectoire de course, le gars à l’extérieur doit concéder le virage. Et je ne sais pas vraiment ce qu’il essayait de faire, parce qu’il s’est engagé plus qu’il ne l’aurait dû, alors qu’il n’était pas en mesure de dépasser. »
« C’était une course pourrie dès le début… j’avais été pris au sandwich au premier virage entre Robert et Daniel Ricciardo… Notre rythme de course semblait pourtant bon. Ce pouvait être un week-end convenable, il semble que nous ayons manqué une opportunité. »
George Russell et Romain Grosjean ne passeront pas les vacances ensemble, puisque le pilote Haas a dans la foulée apporté une version toute différence de l’incident… (voir notre actualité par ailleurs.)
Dans l’autre Williams, Robert Kubica a seulement devancé la Haas de Kevin Magnussen, qui s’est arrêtée une fois de plus que tout le monde. Surtout, le Polonais s’est réjoui d’avoir passé ce test physique.
« Je pense que j’ai bien géré la course, malgré toutes les difficultés posées au pilote, à la voiture et aux pneus. Nous avons eu un problème d’équilibre avec le dernier train de pneus, donc les 20 derniers tours furent difficiles. Le résultat n’est pas formidable, mais c’était attendu. Du point de vue personnel, de mes objectifs, c’est vraiment significatif au vu de la difficulté de cette course. Je sais où j’en étais il y a deux ou trois ans, et personne n’aurait alors pensé que j’aurais pu finir une telle course. »
Comme l’a noté enfin Dave Robson, l’ingénieur de course en chef chez Williams, l’abandon de George Russell était le premier pour l’écurie de Grove cette saison.
« C’était une course longue et difficile, avec trois voitures de sécurité. George a été très malheureux dès le départ. Il avait pourtant un bon rythme en médiums, quand il avait l’air libre, mais sa course s’est finie à la suite d’une bataille avec Romain Grosjean. Concernant Robert, étant donné ses problèmes d’équilibre sur les pneus dans les 20 derniers tours, il a fait du très bon travail pour rallier l’arrivée. »
« Même si c’était un week-end difficile pour l’équipe, et que nous avons subi notre premier abandon de l’année, nous avons néanmoins des points positifs à retirer de Singapour. Nous en tirerons les dividendes dans le futur. »