George Russell a eu une très belle opportunité l’an denier en remplaçant Lewis Hamilton chez Mercedes F1 pour une course, mais le Britannique a su garder la tête sur les épaules.
Même s’il espérait probablement une 2e course, à Abu Dhabi, après avoir eu beaucoup de malchance pendant la course de Sakhir, Russell explique pourquoi il a réussi à ne pas se projeter plus loin qu’on ce que lui a donné à l’époque.
"Quand j’ai eu cette opportunité, je n’ai pensé ni à finir le championnat avec Mercedes, ni même à être dans cette équipe en 2021," affirme-t-il.
"Je ne me laisse pas impressionner facilement et cela s’explique par deux choses, mon caractère déjà mais aussi par le fait que j’ai déjà passé tant de temps avec Mercedes, j’ai appris qu’il faut beaucoup de choses pour devenir un pilote de F1 complet que juste sauter dans une voiture et rouler aussi vite que possible."
"Avec cette opportunité de travailler pour eux pendant une course, j’ai aussi reconnu à quel point je dois encore m’améliorer, sur le plan technique, sur le marketing, pour être plus complet. La F1 c’est une machine qui est dure, il faut exceller partout sinon vous êtes broyé. Je l’ai constaté très tôt et même si je suis de plus en plus armé face à ça, j’ai encore du travail."
Et d’ajouter ainsi : "je suis honnête avec moi-même, je sais que j’ai encore du temps à gagner en piste avec mon propre pilotage. Quand je regarde un tour de Lewis Hamilton ou Max Verstappen et que je vois ce qu’ils accomplissent, je sais si j’aurais réussi à faire la même chose ou si j’aurais été un peu plus loin d’eux. Je suis mon plus grand critique."
L’honnêteté dans ces paroles est ce qui caractérise aussi le pilote lorsqu’il est en piste. Et on en revient à la fameuse faute derrière la voiture de sécurité à Imola.
"On va m’en parler longtemps je crois ! Si c’est vous qui commettez l’erreur, il est toujours important de lever la main et le dire, car cela permet aux autres de se rendre compte que s’ils font une erreur, ils peuvent aussi lever la main et en tirer des leçons. C’était important, non seulement pour moi mais aussi pour l’équipe, de dire ’J’ai merdé ça, je suis incroyablement désolé et je fais tout mon possible pour que cela ne se reproduise pas’. Je reviendrai plus fort et je serai au rendez-vous la prochaine fois."
Lorsqu’on lui demande s’il ressent finalement une sorte de pression pour justifier le soutien de Mercedes, Russell répond : "On peut dire que oui quand j’étais un peu plus jeune, peut-être mes premières courses en GP3."
"Probablement en 2017, il y a eu un moment où ma mentalité a changé. Je me suis dit que je suis ici pour une raison et ils ne sont pas venus me chercher pour le plaisir. Mercedes ne recrute pas 15 à 20 jeunes pilotes chaque année ; à l’époque, j’étais l’un des trois."
"J’ai toujours eu le plus de pression de par mon propre caractère. Je sais ce que je veux accomplir et je ne vois mon affiliation à Mercedes que comme un avantage. Peut-être que j’ai apprécié cette pression supplémentaire quand je savais que tous les yeux étaient rivés sur moi, même à l’époque."