George Russell revient ce week-end à Melbourne, où sa carrière en Formule 1 a débuté en 2019. Le pilote Mercedes F1, qui était à l’époque chez Williams, se souvient d’un week-end unique, mais aussi du sentiment de réaliser qu’il ne serait plus aux avant-postes comme dans les formules de promotion.
"C’était un moment très spécial" raconte Russell. "Toute ma famille était présente sur la grille de départ avec moi, et je m’apprêtais à courir contre tant de personnes que j’avais admirées. J’ai apprécié le fait d’avoir réalisé le rêve de toute une vie, bien sûr, mais j’ai réalisé que j’étais désormais en fond de grille, et non plus en tête."
Interrogé sur ce qui l’a le plus marqué à ses débuts, il révèle que c’est la normalité de sa promotion : "Je savais que je pouvais apprendre à mon rythme. Je pouvais faire des erreurs sans être sous les feux de la rampe. Je pouvais simplement trouver les aspects positifs de chaque situation et tirer le meilleur parti de l’année."
"Je ne l’ai réalisé qu’après coup, mais je me suis senti comme dans n’importe quelle autre course. Lorsque j’étais dans cette voiture et que je portais le casque, je ressentais exactement la même chose que lorsque je faisais du karting, de la F4, de la F3 ou de la Formule 2. L’objectif n’a pas changé. Conduire aussi vite que possible."
"Nous avons beaucoup de chance" d’être en F1
Lorsqu’il doit réfléchir aux conseils qu’il donnerait à lui-même à cette époque, il aborde l’aspect positif du métier : "Chéris chaque instant. Apprécie le voyage. En Formule 1, tout le monde est un animal compétitif et lorsque les choses ne vont pas comme vous le souhaitez, cela peut vous mettre à terre."
"Tu dois te rappeler que nous avons beaucoup de chance de faire ce que nous faisons. Nous faisons ce que nous aimons et nous vivons tous une vie extraordinaire. Si les choses vont mal, ce n’est pas le moment de se reposer, mais il faut se rappeler qu’il y a des choses bien pires à faire dans le monde."
Selon lui, une des recettes du succès est de savoir compter sur les gens importants dans une carrière. En l’occurrence, il parle des personnes qui ont géré sa carrière chez Mercedes, mais aussi de ses proches.
"Il est très important de s’entourer des bonnes personnes. Des personnes en qui vous avez confiance et qui ont vos intérêts à cœur. Gwen [Lagrue] et Toto [Wolff] ont joué un rôle important dans cette aventure, en me soutenant tout au long du parcours."
"Ma petite amie et ma famille ont également été là. Ces personnes vous comprennent. Ils comprennent le sport et peuvent vous soutenir au bon moment et de la bonne manière. C’est une montagne russe émotionnelle, avec des hauts et des bas, que l’on gagne ou que l’on perde."
"Je veux juste avoir maximisé mon potentiel"
Lorsqu’il revient sur sa carrière, il note un moment en 2021 chez Williams comme son meilleur moment (photo ci-dessous) : "Je repense toujours aux qualifications pour Spa en 2021. J’avais signé le contrat pour rejoindre Mercedes la semaine précédente."
"Donc je savais que j’avais le soutien total de tout le monde, y compris Toto et le conseil d’administration. Me qualifier sur la première ligne dans une voiture qui avait terminé dernière lors des trois saisons précédentes m’a donné plus d’adrénaline que je n’en avais jamais connu dans ma vie."
Lorsque Mercedes lui demande où il se voit dans cinq ans, il ne donne pas d’objectif précis mais plutôt un leitmotiv : "Je veux juste avoir maximisé mon potentiel et savoir que je n’ai rien laissé de côté."
"J’ai tout donné et je ne regrette pas la façon dont je me suis entraîné, la façon dont j’ai travaillé pour mon équipe et l’engagement dont j’ai fait preuve. Tout ce que je peux faire, c’est donner le meilleur de moi-même."
Et s’il ne fixe pas d’objectif pour sa carrière, il fait une promesse à son équipe actuelle : "Je ne sais pas combien de victoires nous allons remporter dans ce laps de temps. Si cela signifie que nous gagnons cinq championnats du monde, c’est parfait."
"Si cela signifie que nous avons gagné 10 courses alors que nous n’aurions dû en gagner que huit, je serai également satisfait. Tout est relatif. J’ai 26 ans et je pense qu’il me reste au moins 15 ans en F1. Je vais tout donner pour gagner avec Mercedes. C’est mon objectif."