L’an dernier, la Formula One Management (FOM), relayant les données acquises lors des essais hivernaux F1, à Barcelone, avait pu prédire, de manière relativement fiable, la hiérarchie annoncée en début d’année.
Cette année encore, les statisticiens de la FOM, qui ont sûrement accédé à un plus grand nombre de données que le commun des mortels, se sont donc attelés à évaluer, dans un premier temps, le rythme des monoplaces sur un tour, pour les qualifications.
La hiérarchie qui se dessine ainsi, selon la FOM, est bien sûr différente de la hiérarchie finale telle que reflétée par le simple tableau de chronométrage.
En effet le type de gommes diffère d’un pilote à l’autre. Par exemple Yuki Tsunoda a signé son meilleur temps (2e global) en C5, là où Max Verstappen employait des pneus moins tendres (en signant tout de même le meilleur temps absolu.) De même le niveau de charge en carburant change d’un pilote à l’autre. L’utilisation du DRS aussi – par exemple Yuki Tsunoda l’a utilisé bien au-delà des zones traditionnelles, faussant quelque peu les statistiques. Enfin il faut prendre en compte la météo, le vent, les conditions, les températures ; car par exemple si le vent souffle 20 km/h plus fort d’une heure à l’autre, les chronos ne sont plus réellement comparables.
La FOM a alors procédé à un aplanissement général des conditions, pour considérer les chronos purs « toutes choses égales par ailleurs ».
Les données suggèrent que les craintes de Mercedes seraient vérifiées. Sur un tour, Red Bull serait bien devant Mercedes. L’écart serait relativement conséquent : plus de 5 dixièmes au tour (0,52 seconde). Une très bonne nouvelle pour Milton Keynes a priori !
Ces données contredisent les craintes très vives de Andrew Shovlin, ingénieur de course en chef chez Mercedes, qui estimait que « bien trop d’équipes » étaient devant Mercedes en rythme pur. Ce serait finalement une, Red Bull. Les commentaires de Valtteri Bottas sont d’ailleurs bien plus optimistes, en particulier pour le rythme de course.
Le top 3 serait très serré : McLaren serait à 0,59 seconde (au tour) de Red Bull et quasiment à égalité, donc, de Mercedes. Avec son diffuseur unique, avec ses solutions originales sur le fond plat, et avec l’unité de puissance Mercedes, McLaren aurait-elle fait encore un grand pas en avant ?
Derrière McLaren, Aston Martin F1 serait en bonne position, à la 4e place, malgré les soucis de fiabilité rencontrés par Sebastian Vettel (à 0,72 seconde de Red Bull). Alpine serait la 5e force, avec seulement 8 centièmes de retard sur Aston Martin F1.
Suivrait AlphaTauri (à 977 millièmes de Red Bull), un peu moins en forme donc que ce qu’augure le 2e chrono de Yuki Tsunoda.
La douche froide serait pour Ferrari. Malgré la nouvelle unité de puissance et une aérodynamique revue, Ferrari serait la 8e force du plateau seulement (+1,28 seconde par rapport à Red Bull), derrière même Alfa Romeo ! Un raté de plus qui serait très surprenant et sans doute fatal à Mattia Binotto...
Enfin sans surprise, Haas et Williams fermeraient la marche. Le retard de Williams serait cependant inquiétant (une demi-seconde de retard sur Haas, presque 2 sur Red Bull).
Toutes ces données sont à prendre avec beaucoup de précaution, notamment parce que les quantités de carburant n’étaient pas connues, ni le niveau d’attaque de chaque pilote et, bien entendu, les voitures vont encore évoluer d’ici le premier Grand Prix à Bahreïn.
Mais ces signes sont d’un côté rassurants pour Red Bull ou McLaren… et inquiétants pour Mercedes et Ferrari. Quant à Red Bull, va-t-elle vraiment pouvoir signer la pole avec Max Verstappen ou Sergio Pérez ?