Si les performances de Carlos Sainz ont progressé le long de la deuxième moitié de saison dernière chez Ferrari, est-ce parce que le développement de la Scuderia a été orienté pour convenir au style de pilotage de l’Espagnol ?
De telles suppositions peuvent paraître farfelues... mais ont tout de même fleuri sur les réseaux sociaux. Au point que Carlos Sainz lui-même ait jugé nécessaire de mettre les points sur les « i » dans une interview récente, et en étant assez clair sur le sujet.
« J’ai l’impression qu’il y avait une tendance qui émergeait, selon laquelle les gens disaient que la voiture avait été développée dans ma direction. Mais ce n’est pas vrai ! »
« Je vais le dire franchement : une Formule 1 n’a pas été développée dans mon sens, ou dans le sens de mon coéquipier. »
« Une voiture de Formule 1 évolue pour être plus rapide. Mon travail en tant que pilote est de donner un retour sur les faiblesses de la voiture. »
« Je donne ce retour, tout comme Charles. L’équipe s’en empare, tire ses conclusions et espère que la voiture sera alors plus rapide. »
Il est clair tout de même que la Ferrari, au début de la dernière saison, ne semblait pas plaire tant que cela à Carlos Sainz…
L’Espagnol avoue même aujourd’hui que durant toute l’année 2022, il ne sentait pas en mesure de jouer le titre mondial – pas avec une voiture aussi rétive.
« Pour être honnête, probablement avec la voiture de l’année dernière, je n’étais pas prêt [pour le titre]. Si le championnat avait été disputé peut-être avec la voiture de 2021, j’aurais été prêt. »
« J’ai prouvé que j’étais prêt pour ma première année avec Ferrari. Mais l’année dernière, je me suis retrouvé dans cette position. Ça arrive. »
« Cela arrive dans d’autres voitures : vous poussez, vous essayez, et j’ai l’impression qu’il vous manque ce petit quelque chose qui me manquait peut-être l’année dernière. »
Cela ira-t-il donc mieux en 2023 ? Carlos Sainz a-t-il eu des assurances à Maranello ?
« Je suis toujours optimiste et j’espère que ça ira mieux cette fois. »
« Au cours de la dernière année, j’ai traversé des moments évidemment difficiles. Nous avions une voiture qui nécessitait un certain style de conduite très spécifique. Dans ces moments-là, je me suis adapté et j’ai réussi - un peu tard à mon goût, mais je me suis adapté. »
« J’avais l’impression d’être très proche de la limite de la voiture l’année dernière et de piloter à un niveau très élevé. Je suis donc convaincu que je peux reprendre là où je me suis arrêté et faire un pas dans la bonne direction. »
« J’espère aussi que la voiture s’adaptera un peu mieux à mon style de pilotage et que je pourrai bien débuter la saison. »
Priorité à la constance et la régularité pour 2023
Qu’est-ce que Carlos Sainz voudra améliorer en priorité sur un plan plus personnel, dans son pilotage ? Qu’est-ce qu’il lui a manqué l’an dernier ?
« Je dirais la constance, qui était pourtant l’un de mes meilleurs atouts en tant que pilote. »
« Quelle que soit la raison, je n’ai pas eu la sensation d’avoir autant de confort que cela dans la voiture de l’an dernier. Et donc, j’ai un peu perdu cette constance qui a fait ma force dans mes années McLaren et dans ma première année avec Ferrari. »
« C’est vrai que j’ai aussi beaucoup appris l’année dernière en combattant à l’avant de la grille. »
« C’est différent des combats au milieu de grille. Le niveau d’attaque est différent, le niveau de gestion aussi, comment gagner une course, comment faire une pole position, sont des choses que je n’avais pas faites depuis neuf, huit ans, depuis mon passage en World Series [Formule Renault 3.5.].
« C’est probablement une expérience qui me fera du bien pour cette année, je pense. »
L’optimisme est ainsi de rigueur dans le clan Sainz, au moment même où se profilent les essais décisifs hivernaux à Bahreïn (ils commencent ce jeudi).
« Les étapes que nous voulons franchir, ce sur quoi nous nous concentrons, tout cela est très clair dans nos têtes. Je pense que la pré-saison a été fluide pour nous jusqu’à présent. »
« Il s’agit maintenant d’exécuter un plan, un plan très précis que nous avons pour Bahreïn, et [de] le mettre en œuvre au mieux. »
« J’ai travaillé dur pendant l’hiver pour être bien préparé et je suis convaincu que je peux le faire et devenir un pilote encore meilleur. »
« Je sais donc qu’une fois que j’aurai trouvé mon rythme cette année et que je me sentirai à l’aise dans la voiture, je pourrai très bien performer. Je suis donc très excité par ce qui va arriver cette année et par ce que je peux accomplir en tant que pilote. »