Red Bull Racing enchaine les succès en F1 cette saison : ils étaient attendus à Monaco et Bakou, un peu moins en France et en Styrie. Et pourtant la Red Bull RB16B ne cesse de se bonifier, grâce aussi à de constantes évolutions.
Chez Mercedes F1, le discours du patron est clair : hors de question de rebasculer des ressources sur la F1 2021, il faudra donc optimiser la W12 jusqu’au dernier petit réglage pour tenter de contrer l’échappée au championnat.
Lorsqu’on demande à Lewis Hamilton s’il a déjà accepté que Mercedes ne pourra pas rattraper Red Bull en termes de développement et si cela signifie une défaite probable au championnat, le Britannique n’est pas d’accord... mais on le sent tout de même un peu agacé par la position de son équipe.
"Eh bien, je n’accepte rien. Je pense que nous avons encore de nombreuses courses devant nous et nous devons continuer à pousser. Nous sommes champions du monde et ça signifie que nous pouvons, définitivement, améliorer si nous y mettons nos cerveaux."
"Mais si nous ne développons pas notre voiture pour le reste de l’année... c’est le résultat (titre de Red Bull) que l’on risque bien d’avoir, car, comme je l’ai dit, ils ont vraiment été performants dans ces dernières courses, où que ça a été, comme en France avec le moteur ou le nouvel aileron."
"Mais il y a un autre directive technique qui va sortir pour les ailerons. Je ne sais pas si cela arrêtera la flexibilité ou non, mais peut-être que cela uniformisera les règles du jeu. Nous verrons."
Hamilton le dit lui-même, sans développement cela va être difficile. Alors pense-t-il que Mercedes prend la bonne décision en arrêtant le développement de sa F1 2021 ?
"Je ne vais pas remettre en question la logique de l’équipe et comment ils ont défini leur processus. Comme je l’ai dit, j’adorerais avoir… donnez-nous une évolution, mais je ne pense pas que ce soit en préparation pour le moment."
"Nous sommes en retrait dans quelques domaines. Cela a été serré au début de la saison et si Red Bull et nous avions les mêmes performances que lors des quatre premières courses, ce serait peut-être un peu plus excitant, mais comme je l’ai dit, ils ont fait un pas en avant décent, mais nous allons travailler aussi dur que possible pour contourner ça. Mais en termes de performances de base, c’est ce que nous avons."
Cela va donc forcer Mercedes à être créative sur les prochaines courses. Pourquoi ne pas tenter comme Red Bull de rouler avec un peu moins d’aileron à l’arrière ?
"Oui, naturellement nous aurions pu mettre un aileron plus petit ce week-end mais nous aurions juste été plus lents dans les virages et donc probablement eu plus de dégradation de pneus. Mais oui, nous allons regarder ces choses."
"Red Bull a ce très bon aileron qui se plie, qu’ils ont eu la plupart de l’année. Je pense qu’ils l’ont développé, pour autant que je sache ou d’après ce qu’on me dit, depuis assez longtemps, ce que nous n’avons pas fait."
"Je pousse tout le monde aussi fort que possible, en mettant le plus de travail possible pour nous améliorer. Je suis généralement, en fait, très fier du travail que nous avons pu faire cette semaine, mais nous n’avons tout simplement pas été assez rapides."
A quel point cette situation est-elle différente lorsque Mercedes était derrière Ferrari en 2017 et 2018. Evidemment à l’époque il n’y avait pas de plafond budgétaire et il n’y avait pas de toute nouvelle voiture à développer pour la saison suivante.
"En effet, c’est très, très différent. Évidemment, à l’époque, nous avions des évolutions, nous avions déjà des gens formidables derrière nous qui trouvaient constamment des améliorations et oui, c’est évidemment maintenant plus limité, c’est juste différent. C’était une grande bataille à l’époque."
"Je pense que la majeure partie de cette saison a été une très bonne bataille entre Max et moi, avec des performances très, très proches, mais évidemment, cela vient de changer..."