Comme l’an dernier, Carlos Sainz a fini 2e à Monaco et comme l’an dernier, il repartira du Rocher avec de sérieux regrets : il a entrevu la possibilité d’une victoire en terminant dans la boîte de vitesses de Sergio Pérez.
Mais la course s’est jouée avant pour Ferrari : le Grand Prix a été perdu sur le plan stratégique, avec le mauvais timing de la Scuderia (surtout pour Charles Leclerc). Et pourtant Carlos Sainz avait vu venir la bonne stratégie, en demandant un passage direct des maxi-pluie aux intermédiaires.
N’était-il pas trop amer après l’arrivée ?
« Il y avait des choix très difficiles à faire et beaucoup de communications à la radio pour voir ce que nous pouvions faire. Je savais qu’en restant sur le maxi-pluie, je gagnerais la tête de la course à un moment donné. La piste séchait très vite et à ce moment-là, nous avons décidé de passer directement aux slicks. »
En vérité, Carlos Sainz n’estime pas avoir perdu la course sur le timing des arrêts aux stands dans son cas : mais plutôt sur son tour de sortie. La Williams de Nicholas Latifi l’a en effet bloqué et lui a fait perdre de précieux dixièmes... et la tête potentielle de la course.
« Sur le pneu dur, il y avait pas mal d’adhérence, mais malheureusement, nous étions dans la boîte de vitesse d’une Williams ou d’une voiture retardataire qui a fait un secteur 1 et 2 très lent et qui m’a finalement laissé passer. Cela m’a coûté une ou deux secondes, ce qui a suffi à Checo pour me faire "l’overcut". Même s’il faut rendre hommage à Red Bull et à Checo pour leur très bon tour de sortie. »
« Où avons-nous perdu ? Nous avons perdu la course évidemment avec le tour de rentrée de Checo, je suppose. Je veux dire qu’il fallait subir les secteurs 1 et 2 derrière une voiture retardataire, une Williams qui était en pneus durs, qui avait du mal à les chauffer. J’étais vraiment frustré à la radio parce que je savais que... »
« C’est comme ça que ça se passe. Nous serions rentrés un tour plus tôt, un tour plus tard, peut-être que la position en piste aurait été différente à ce moment-là. Et peut-être que je n’aurais pas eu une voiture retardataire qui aurait été devant nous. Mais l’équipe n’a pas d’indication ou d’idée précise de l’endroit où l’on va sortir. »
« Nous avons été relativement malchanceux de sortir dans la boîte de vitesses d’une Williams qui avait du mal à chauffer ses pneus durs à ce moment-là. Et c’est là que la course s’est envolée. »
En fin de course, Carlos Sainz était dans la boîte de vitesses de Sergio Pérez, qui était en pneus mediums bien plus usés. A-t-il pensé à un moment pouvoir se jeter par exemple à la chicane du port pour essayer de doubler ?
« C’était tentant. C’était tentant de se jeter dans la chicane mais malheureusement la piste était encore un peu humide à l’intérieur. Donc ça aurait été un peu le bordel. Et j’aurais probablement pu sortir Checo et moi avec. C’était tentant à d’autres endroits. Mais en réalité, avec ces grosses voitures larges où il y a des plaques d’humidité hors trajectoire, c’est presque impossible. Et j’ai essayé tout ce que je pouvais, mais même quand je l’ai fait, j’ai failli l’emmener avec moi. Alors oui, je pense que j’ai fait tout ce que je pouvais. »
Perdre la course est un grand regret pour Ferrari qui semblait avoir la voiture la plus rapide dans la Principauté...
« Je ne sais pas. Mais ça n’a pas vraiment d’importance. Monaco n’est pas une question de vitesse, c’est une question de timing des arrêts aux stands, et de stratégie. Red Bull a choisi les Inters, nous avons décidé de rester sur les pluie. Je veux dire, j’étais en tête de la course avant, donc on peut dire que nous avons fait les bons choix ; c’est le timing de cette voiture retardataire qui nous a coûté cher aujourd’hui. »