Haas F1 fait partie de ces équipes qui n’ont pas du tout développé la voiture 2021, à part pour la mettre en conformité avec le nouveau règlement (entailles dans le fond plat notamment). La logique est respectée cette année, puisque Haas occupe sans surprise la dernière place au classement des constructeurs.
Günther Steiner a de nouveau défendu le choix opéré par sa structure : étant donné le très faible budget de l’équipe et le grand changement de règlement l’an prochain, mieux valait se concentrer sur 2022.
« C’est une saison de transition, c’est la seule décision qui avait du sens, car si nous avions commencé à dépenser de l’argent sur cette voiture, nous aurions fait peu de progrès et compromis l’avenir. »
« Et l’avenir n’est pas d’un an : il est de cinq ans au moins avec les nouvelles réglementations. C’était donc la seule solution qui avait du sens. Évidemment, si nous avions des milliards à dépenser, ce serait une autre histoire - mais nous ne pouvions pas les dépenser de toute façon, en raison du plafond budgétaire. Je soutiens donc cette décision. »
Günther Steiner ne pense-t-il cependant que la réputation de Haas est atteinte avec cette saison de souffrance ?
« Les gens pensent toujours que parce que vous êtes dernier, vous êtes foutus, vous ne reviendrez jamais, vous allez faire faillite. Si tu es dernier, cela ne fait pas de toi un idiot. Nous avons eu de très bonnes saisons et beaucoup de gens sont toujours les mêmes, donc nous devons juste faire les bons efforts dans ce que nous faisons et nous reviendrons. »
Quel objectif vise-t-il l’an prochain, dans cette saison 2022 sur laquelle Haas mise tout ou presque ?
« Je ne sais pas. Si nous ne sommes pas cinquièmes l’année prochaine, je ne serai pas déçu. Mais nous voulons au moins être dans la lutte dans le milieu de grille. C’est là que nous voulons être, et je pense que nous avons de bonnes chances avec tous les changements qui arrivent. »
Avec le nouveau règlement aérodynamique, l’arrivée des budgets plafonnés est un autre argument qui donne de l’espoir à Haas : car cela devrait franchement niveler le niveau des performances sur la grille.
Du reste sans budgets plafonnés, Gene Haas aurait-il confirmé son engagement en F1 dans une course aux armements qu’il ne pouvait que perdre ? Günther Steiner est clair : non.
« C’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes toujours là, car si cela avait été comme en 2019 et 2020 pour nous, cela n’aurait servi à rien. »
« Pour l’avenir, nous sommes dans une très bonne position. Nous devons juste maintenant nous remettre dans la position où nous voulons être, ou où nous devrions être, et nous battre. Les neuf autres équipes essaient de faire de même, mais nous devons juste faire du bon travail et montrer que nous avons notre place ici. »
« Il y a un grand avenir. Liberty Media, ils ont fait un excellent travail pour changer ce que nous avons maintenant. Aussi financièrement, en termes d’exposition. »
« Cela a convaincu Gene que la F1 est la bonne chose à faire. Sans le plafonnement du budget, je ne pense pas que nous serions ici, et la redistribution des revenus a changé, ce qui est en faveur des petites équipes. Il ne prend pas de décisions émotionnelles : cette décision était basée sur des faits. »
Haas a aussi renforcé son partenariat technique avec Ferrari, avec l’arrivée notamment du nouveau directeur technique Simone Resta...
« Avec l’arrivée de Simone Resta et la mise en place de la nouvelle structure à Maranello, nous avons fait un bon pas. »
« Mais nous sommes toujours la plus jeune équipe, même si nous ne sommes plus une jeune équipe. Les autres sont établies, certaines depuis 70 ans, et elles s’améliorent chaque année. Mais nous travaillons pour rattraper notre retard et nous améliorer. »
« Cette année, nous nous concentrons sur l’année prochaine, et nous avons passé la bosse de la mi-saison, donc nous nous dirigeons vers la fin. Nous essayons de faire savoir à nos gars ce que nous faisons avec le développement de la nouvelle voiture. Cela les motive, car ils peuvent voir qu’il y a beaucoup de travail en cours. »
« La lumière au bout du tunnel est maintenant là. »