La carrière d’un pilote japonais en Europe n’est jamais chose aisée : il faut bien sûr trouver les bons soutiens financiers ; il faut aussi et surtout s’adapter à une mentalité différente, à un environnement différent. Yuki Tsunoda a ainsi d’autant plus de mérite d’être arrivé à la F1.
Comme le pilote AlphaTauri le mentionne, passer du Japon en Europe fut loin de se résumer à un simple déménagement pour lui, tant la culture change. Mais qu’est-ce qui a représenté le plus gros bouleversement pour Yuki Tsunoda ?
« La nourriture ! Et la langue. Quand je suis arrivé en Europe, j’ai vécu en Suisse avec tout le monde qui parlait français, ce qui n’était pas facile. Aussi, la nourriture : j’aime beaucoup la nourriture et le fait de devoir changer de régime alimentaire - j’aime les sushis et la nourriture japonaise en général - m’a un peu stressé. Ce nouveau mode de vie m’a rendu le quotidien un peu plus difficile, mais l’équipe et mon entraîneur m’ont beaucoup aidé à cet égard. J’ai fini par m’adapter et je suis heureux là où je suis maintenant. »
La carrière de Yuki Tsunoda revient de loin : elle aurait pu même s’arrêter en 2016...
« Le pire dans ma carrière junior, c’était en 2016, lorsque j’ai passé le Honda Junior Driver Test et que je suis arrivé troisième. Normalement, Honda prend les deux premiers pilotes pour passer à la Formule 4. J’avais discuté du test avec mon père et j’avais décidé que si je ne réussissais pas, j’abandonnerais la course auto. Mais la personne responsable était l’ancien pilote de F1 Satoru Nakajima. Il regardait de l’extérieur de la chicane et il m’a recommandé à Honda et c’est pour cela que j’ai fait un essai en Formule 4 avec Honda. Donc, c’est grâce à lui [que je suis là aujourd’hui]. »
Et si le Yuki Tsunoda d’aujourd’hui avait quelque chose à changer durant sa carrière ? Étonnamment, Tsunoda confie qu’il n’était pas très intéressé par la course auto avant un âge tardif !
« Je dirais, de commencer à mettre toute votre énergie dans la course plus tôt, sans être distrait par d’autres choses. Jusqu’à l’âge de 16 ans, je n’étais pas très intéressé par la course automobile. Je ne veux pas dire que je n’aimais pas ça, mais je n’y ai pas mis autant d’efforts que j’aurais dû le faire. »
Le paddock connaît encore assez mal Yuki Tsunoda... Pressé de se présenter en quelques lignes, le Japonais se décrit comme quelqu’un de normal pour son âge...
« Je ne suis pas très fort sur les réseaux sociaux. Récemment, j’ai essayé d’améliorer ma présence, mais je n’y pense pas trop. Je me concentre principalement sur les courses et sur la préparation de la nouvelle saison. »
« Je suis un garçon normal de 20 ans. J’aime jouer - quand je ne fais pas de course, je joue avec mes amis au Japon. J’aime les jeux de tir - tels que Apex Legends et Call of Duty - et parfois, quand j’y joue, je m’imagine en train de tirer sur quelqu’un que je déteste... ça marche bien, ça me stimule ! J’aime aussi être à l’extérieur pour faire du wakeboard et du snowboard. Il y a un endroit à Milton Keynes où vous pouvez faire du snowboard en salle. J’aime faire des choses physiques en général. Je trouve que le sport et les jeux m’aident à me remettre les idées en place et je me sens revigoré après. Cependant, je n’aime pas les jeux de course car je ne les trouve pas réalistes. Quant à ma musique préférée, c’est la pop japonaise. »
« Ma famille m’a toujours soutenu dans ma carrière et je la remercie pour cela. J’ai une sœur, qui a deux ans de moins que moi. »
D’où vient d’ailleurs la passion de Yuki Tsunoda pour la course auto ? Comme souvent, de la famille justement…
« Mon père a été mon mécanicien jusqu’à l’âge de 14 ou 15 ans. Je dois le remercier pour tout le succès que j’ai eu jusqu’à présent - il m’a aidé à devenir un meilleur pilote. Le freinage est l’une des choses qu’il m’a le plus enseignées, en particulier comment et quand freiner. Il m’a appris que le freinage est très important dans les virages et que cela peut faire tourner la voiture et que si vous pouvez faire tourner la voiture plus que les autres, vous pouvez remettre les gaz plus tôt que les autres. Je me suis beaucoup entraîné à cela en karting. Cela m’a donné beaucoup de confiance et j’utilise encore aujourd’hui ce que j’ai appris. »