La numéro 2 mondiale de tennis Naomi Osaka a jeté l’éponge à Roland-Garros ces derniers jours, car la Fédération voulait l’obliger à participer à des conférences de presse la rendant mal à l’aise. Cet évènement a remis à la une le problème de la santé mentale dans le sport, souvent sous-estimé comme l’exemple de la Japonaise l’a prouvé Porte d’Auteuil.
En F1, Lando Norris ou encore Lewis Hamilton avaient déjà mis en avant ce sujet central à l’honneur lors de plusieurs prises de position publiques – encore récemment, le pilote Mercedes a affiché son soutien à Osaka, affirmant que la santé mentale n’était pas un problème à sous-estimer.
En conférence de presse à Bakou, Lewis Hamilton est revenu sur ce sujet, en apportant de nouveau son soutien à Osaka.
« C’est une athlète et un être humain incroyables. Son activisme a eu un impact considérable et, à un si jeune âge, il y a tellement de poids sur ses épaules. »
« C’est inévitable, le fait est que lorsque vous êtes jeune, vous êtes projeté sous les feux de la rampe et cela vous pèse lourdement - et la plupart d’entre nous ne sont probablement pas préparés à ça. »
Les organisateurs sont allés jusqu’à infliger une amende de 15 000 dollars à Osaka pour non-participation aux conférences de presse, tout en la menaçant d’exclusion du tournoi. Lewis Hamilton tacle donc ce comportement peu compréhensif...
« Elle est incroyablement courageuse et je l’applaudis pour son courage parce qu’elle demande maintenant à ceux qui ont le pouvoir, de se remettre en question ; et elle les oblige à réfléchir à leur réaction. »
« La façon dont ils ont réagi n’a pas été bonne, avec l’amende. Quelqu’un qui parle de sa santé mentale personnelle et qui se voit ensuite infliger une amende pour cela, ce n’était pas cool. »
« Ils auraient certainement pu mieux gérer ça. J’espère qu’ils vont y réfléchir en profondeur et trouver une meilleure façon de l’aborder à l’avenir. En tant qu’athlètes, nous nous poussons à la limite, nous sommes sur le fil du rasoir, et nous ne sommes que des êtres humains. »
Par la suite, Lewis Hamilton a lui-même dressé un parallèle entre la situation d’Osaka et la sienne avec ses débuts en F1, en 2007 chez McLaren....
« Je me souviens que lorsque je suis arrivé en F1, l’équipe avait des RP [relations publiques], je n’ai jamais été préparé à être devant une caméra, on ne m’a jamais expliqué ce à quoi il fallait faire attention et on ne m’a jamais aidé à m’y retrouver. Donc vous apprenez juste à travers les erreurs et c’est incroyablement éprouvant pour les nerfs, surtout quand vous avez toutes les bonnes intentions mais que les gens en profitent. »
En 2016 encore Lewis Hamilton avait refusé de répondre aux médias lors d’une conférence de presse à Suzuka...
« J’ai appris à la dure et j’ai fait beaucoup d’erreurs et je le fais encore aujourd’hui. Cela peut être intimidant, encore, de se tenir derrière une caméra. »
« Ce n’est pas le plus facile. En particulier si vous êtes introverti et que vous avez du mal à supporter ce genre de pression. Certaines personnes sont moins à l’aise que d’autres. J’ai appris au fil du temps ici, et j’essaie de continuer à apprendre. »
« Mais comme je l’ai dit, quand j’étais jeune, j’ai été jeté dans la fosse et je n’ai reçu aucune orientation ni aucun soutien. Ce que je sais, c’est que lorsque les jeunes arrivent, ils sont confrontés à la même chose que moi. Et je ne sais pas nécessairement si c’est ce qu’il y a de mieux pour eux. »
« Nous devons les soutenir davantage. Il ne faut pas que l’on vous mette la pression. Il y a des scénarios où, par exemple celui de Naomi, elle ne se sentait pas à l’aise pour sa santé personnelle de ne pas faire quelque chose et les réactions sont ridicules. Les gens ne tiennent pas compte du fait qu’elle est un être humain et qu’elle dit qu’elle n’est pas assez bien pour le faire en ce moment. Je pense qu’il faut vraiment examiner la façon dont les gens réagissent à cela et plutôt la soutenir et l’encourager. »