Toto Wolff pense que la défaite d’Abu Dhabi 2021, et l’erreur de la FIA qui a mené au couronnement de Max Verstappen, ont offert à Mercedes F1 et Lewis Hamilton une image moins négative, après des années de domination. Il assure qu’une défaite sans erreur de la FIA ne l’aurait pas gêné.
"J’aurais préféré gagner le championnat, mais aujourd’hui nous avons plus de fans" a déclaré le directeur de l’équipe. "Les deux pilotes sont partis à égalité de points dans cette course. Le meilleur homme et la meilleure machine gagnent, et les meilleurs hommes ce jour-là n’ont pas gagné."
"Et c’est toujours quelque chose de douloureux, non pas de l’avoir perdu, car j’aurais pu, et nous aurions tous pu perdre cette course en toute équité et l’admettre. Mais elle a été volée et c’est ce qui a rendu les choses difficiles."
Par la suite, la FIA a limogé le directeur de course, Michael Masi, et a publié un rapport dans lequel elle admettait une erreur humaine de la part de l’Australien. Il explique que cela a aidé à passer à autre chose, et que lui et Hamilton avaient la mentalité leur permettant cela.
"La FIA était sous un nouveau régime, un nouveau président a été élu littéralement ce mois-là, et a pu admettre qu’une erreur avait été commise et qu’il s’agissait d’une ’erreur humaine’, c’est ainsi qu’ils l’ont appelée. Mais il est évident que cela ne nous a pas ramené le trophée et n’a pas fait de Lewis le seul octuple champion du monde."
"Mais il faut savoir surmonter cette épreuve. Et je pense que Lewis et moi sommes très semblables à cet égard, nous sommes capables de compartimenter. Mais c’est ainsi. Il se passe des choses bien pires dans le monde que de se faire voler un championnat du monde de Formule 1."
Un "moment clé" entre Wolff et Hamilton
C’est après cela que Mercedes est devenue une équipe plus soutenue, alors qu’elle était vue comme l’équipe favorite qui empêchait le spectacle en dominant la Formule 1 auparavant.
"Le phénomène intéressant est que nous, en tant qu’équipe, et Lewis en tant que pilote, n’avions pas eu beaucoup de crédit et de sympathie parce que nous avons gagné beaucoup de fois, mais que nous sommes devenus les outsiders à ce moment-là. Les gens nous ont encouragés et c’est encore un point positif aujourd’hui."
L’Autrichien s’amuse de la relation qu’il a avec Hamilton, et la compare à celle avec sa femme Susie Wolff. Il se rappelle d’une période durant laquelle ils ne se sont pas parlés, mais qui leur a permis de créer une meilleure dynamique de travail.
"Un moment clé s’est produit à la fin de l’année 2016, lorsque nous ne nous sommes pas parlé pendant un certain temps. Je l’ai donc invité à venir dans ma cuisine à Oxford, à s’asseoir et à discuter. L’analogie que je lui ai faite, c’est que j’ai aussi des disputes avec Susie."
"Même si nous nous crions dessus, ce qui n’arrive pas souvent, mais même si nous avons ces disputes, il n’est jamais question de divorcer. C’est pourquoi je lui ai dit ’je ne veux pas divorcer, et toi non plus, parce que je veux les meilleurs pilotes dans nos voitures et que tu veux avoir la meilleure voiture’."
"Nous sommes donc arrivés à la conclusion que nous pouvions avoir des conflits, que nous pouvions créer une ambiance dans laquelle nous étions capables d’être brutalement honnêtes l’un envers l’autre. Parfois, nous sommes d’accord pour ne pas être d’accord, mais nous allons de l’avant."