McLaren a terminé troisième du classement des constructeurs en 2020, et l’équipe se fixe un objectif similaire pour la saison à venir. Andreas Seidl, directeur de l’équipe, veut réussir à maintenir une progression constante, à la fois face à ses rivales du peloton, mais aussi pour rattraper les équipes de pointe.
"La saison dernière a été un grand accomplissement" a déclaré Seidl à plusieurs médias, dont Nextgen-Auto.com. "Cette année, on s’attend à une saison difficile face à nos rivaux, mais nous voulons faire encore un pas en avant, nous rapprocher des voitures devant nous, et dans le même temps conserver la troisième place."
Ferrari aura un nouveau moteur, Aston Martin F1 et Alpine F1 ont davantage de moyens et ont renforcé leur line-up, ce qui laisse penser que la concurrence sera plus acharnée que jamais. Zak Brown, président de McLaren, explique que c’est bien pour cela que son équipe va se concentrer sur des objectifs réalistes.
"Le peloton est très serré, et viser le championnat serait irréaliste là où nous en sommes" note l’Américain. "On doit continuer à progresser en 2021, se rapprocher de Mercedes. Les règles n’ont pas beaucoup changé et le classement ne devrait pas trop changer. On s’attend à un peloton encore plus serré, mais c’est trop difficile de faire des prédictions."
Une MCL35M largement revue malgré le gel des châssis
Brown précise que la McLaren MCL35M sera une monoplace nettement évoluée par rapport à sa devancière, en dépit du gel des châssis pour limiter les dépenses face à la crise du Covid-19 : "Beaucoup de composants ont évolué, des pièces ont été gelées mais on a eu une préparation très différente."
"On a respecté le processus d’homologation en ne changeant pas ce qui n’avait pas besoin d’être changé, mais on a modifié le châssis puisqu’il le faut avec le moteur, et le packaging de la boîte. Le système électrique et le refroidissement ont changé, donc l’architecture de la voiture est très différente."
James Key confirme en tout cas une perte de performance, même s’il est difficile de la chiffrer par rapport à 2020 : "C’était l’objectif du règlement, donc cela a un effet. Je ne peux pas vous donner un pourcentage d’appui perdu avant la première course car on n’a pas encore la voiture telle qu’elle sera pour la saison."
Le défi sera double cette saison, entre vouloir rattraper la performance aéro perdue, et se lancer sur le développement de la monoplace 2022, qui sera entièrement nouvelle. Un développement d’autant plus compliqué que McLaren, troisième en 2020, sera pénalisée par les handicaps de développement en soufflerie.
"Il y a une échelle graduelle de développement aéro, ce n’est pas si énorme d’une équipe à l’autre, mais nous en étions conscients l’an dernier quand nous avons tout fait pour terminer troisièmes du championnat constructeurs" poursuit le directeur technique de McLaren.
"Nous sommes conscients que finir plus haut nous coûte du temps en soufflerie, mais nous ne pensons pas que ça fera une différence radicale. L’effet est mineur mais nous en sommes conscients, et ce sera une année difficile avec le développement de ces deux voitures simultanément."
Un difficile équilibre à trouver avec le développement 2022
Seidl sait que la décision de reporter toutes les ressources sur la monoplace 2022 sera cruciale, mais avoue qu’il sera difficile de choisir le meilleur moment : "Ce n’est pas un secret, c’est pareil pour tout le monde."
"On travaille déjà sur la voiture de l’année prochaine, avec James et ses équipes, depuis le 1er janvier. On veut faire un bon début de saison, car c’est ce qui décidera du moment où l’on passera au développement de la voiture de l’an prochain."
"Mais on veut être compétitifs cette année et c’est une décision que l’on devra prendre sur le tas. Nous voulons réduire l’écart et être en position de lutter pour des victoires. C’est important d’utiliser les règles 2022 pour cela puisqu’elles représentent une opportunité."
Interrogé sur la volonté d’être au classement le meilleur client de Mercedes, notamment face à Aston Martin, Brown assure que cela importe peu : "Notre objectif est de réduire l’écart avec les équipes à l’avant, nous ne cherchons pas à avoir un objectif vis-à-vis des autres, quel que soit le moteur qu’ils utilisent."
Forcément, l’objectif ne semble pas pouvoir être autre chose que la troisième place, d’autant que Seidl ne veut pas imaginer son équipe au niveau des équipes de pointe. Mais il pense qu’elle a les pièces en place pour viser de nouveau le podium du classement des constructeurs.
"Avec tout ce que j’ai vu cet hiver à l’usine, ainsi qu’en voyant tout le développement fait à distance, il y a beaucoup d’énergie positive au sein de l’équipe avant cette saison. Nous aurons un des duos les plus performants du paddock et le moteur champion du monde à l’arrière de nos voitures."
"Mais nous avons du respect pour nos rivaux. Nous pouvons être optimistes mais nous devons être réalistes, nous avons besoin de temps pour mettre nos infrastructures en place, et pour nous rapprocher des équipes qui sont devant nous."