Pendant la majeure partie de la saison dernière, AlphaTauri pensait bien terminer à la dernière place du classement des constructeurs. Finalement, les dernières courses ont été plus réussies et l’équipe a pu sauver une 8e place.
Aujourd’hui, malgré des essais hivernaux qu’on disait très prometteurs, RB F1 est à la traîne – Aston Martin F1 et même Haas F1 ont distancé l’équipe.
Peter Bayer, le PDG de RB F1, n’est pourtant pas déçu de la compétitivité des siens. D’autant que RB F1 prépare aussi le long terme : notamment avec le recrutement d’Alan Permane, l’ancien directeur sportif d’Alpine F1.
« L’année dernière a été difficile. Mes patrons plaisantaient lorsque j’ai commencé, ils m’ont dit : Écoute, maintenant que nous sommes 10e, tu as de la chance, tout ce que tu feras représentera un pas en avant ! » dit-il à Planet F1.
« Blague à part, en relançant l’équipe, nous avons réussi à recruter quelques nouvelles personnes très importantes dès les premiers jours. Alan Permane, pour ne citer que lui, a immédiatement joué un rôle très proactif et s’est littéralement intégré à l’équipe existante en l’espace de quelques jours. »
« Notre nouvelle équipe a soudé l’équipe et, comme il s’agit d’une petite équipe de type commando, nous avons réussi à nous concentrer sur les éléments très importants de la voiture et à combiner l’expérience externe avec ce que nous avions à l’intérieur. Cela a débloqué de la performance et nous sommes très prudents avec les modifications de la voiture parce qu’elle est très pointilleuse. »
« Si vous changez un tout petit peu, vous ne comprenez plus la voiture. J’ai même entendu James Allison (directeur technique de Mercedes), qui est probablement l’ingénieur des ingénieurs, dire qu’il a l’impression que ces voitures, si vous les poussez trop loin, ne vous donnent pas de temps au tour en récompense. »
Quels que soient les résultats sportifs, RB F1 est aussi assurée d’être une réussite financière : tant il est rentable d’être en F1 aujourd’hui, grâce notamment aux budgets plafonnés. Peter Bayer évalue la valeur de RB F1 à un milliard aujourd’hui, peut-être deux dans quelques années.
« Nous avons quelques objectifs stratégiques et, tant que nous cochons ces cases, il n’y a absolument aucune raison de ne pas penser que cette équipe a un brillant avenir. »
« La F1 a traversé cette transition, ce qui est formidable. Ce qui s’est passé, c’est aussi que ces équipes représentent une valeur en capital, ce qui n’a jamais été le cas. Des équipes ont été vendues pour 1 dollar (Force India par exemple, ndlr), des équipes ont été vendues pour 150 millions de dollars, mais vous avez vu les évaluations de l’année dernière lorsqu’Alpine a fait venir des investisseurs. Ils ont dit en gros : "Nous pensons que l’équipe vaut 900 millions ou un milliard". »
« C’est une valeur réelle. Je pense que si l’on appliquait les procédures du marché, notre équipe vaudrait bien plus qu’un milliard. Pour ces équipes, la trajectoire est très claire... si c’est un milliard aujourd’hui, ce sera deux dans deux ans. »
« Pourquoi vendre cela ? En même temps, il y a la passion, et l’opportunité pour les jeunes pilotes, donc tout est là. »
Voici donc pourquoi RB F1 n’est pas à vendre, même à Andretti !
VCARB, un nom vraiment entré dans les mœurs ?
Officiellement, RB F1 n’est pas... RB F1, mais doit être appelée Visa Cash App Racing Bulls. Un nom qui a très peu convaincu, de la presse au grand public.
L’appellation VCARB (le nom officiel de la voiture par ailleurs) est aussi relativement peu populaire - mais ce n’est pas le cas selon Peter Bayer, qui vend bien sûr son idée de base.
Mais comment a-t-il pu penser que le nom Visa Cash App Racing Bulls allait trouver preneur ?
« J’étais convaincu que ça le ferait, vous savez ? Les débuts n’ont pas été faciles »
« Mais nous constatons qu’il y a beaucoup d’élan maintenant et je suis super content parce que, pour vous donner une idée, à Melbourne, tout notre merchandising était vendu. Il n’y avait plus un seul t-shirt. Nous avons donc vendu tous les produits dérivés - c’était certainement l’effet Ricciardo. Mais la même chose s’est produite au Japon. Des gens nous ont contactés et m’ont parlé dans le métro, au Japon. Comme si quelque chose se passait ! [mais il y a aussi l’effet Yuki Tsunoda au Japon, ndlr]. »
« Beaucoup d’entre eux nous appellent Visa Cash App Racing Bulls, mais je pense que les fans ont décidé de nous appeler VCARB, ce dont nous sommes très heureux. »
« Nous avons eu une opportunité extraordinaire avec Visa. Visa est l’une des marques les plus importantes dans le domaine du marketing sportif, tout le monde connaît Visa. »
« Le président-directeur général de Visa était à Monaco et il a dit : "Peter, tout ce que nous faisons, nous le faisons à long terme, nous le faisons en grand. Nous nous occupons de la Coupe du monde de la FIFA, des Jeux olympiques, de la NFL et de la Formule 1". »