Lewis Hamilton a lancé un avertissement à Mercedes F1, après le difficile Grand Prix du Japon.
Le Britannique veut que Mercedes ne s’accroche pas à son concept et imite les équipes ayant fait le plus de progrès sur la grille, comme McLaren.
Le septuple champion du monde paraît lassé, profondément agacé de conduire, depuis deux ans, des Mercedes F1 décevantes.
« Nous avons une voiture très sensible » a-t-il confié de nouveau après le Grand Prix à Suzuka, où il a fini à une seconde pleine de Max Verstappen en qualifications.
« Elle est très sensible, c’est littéralement comme si on essayait de faire tenir un couteau en équilibre sur sa pointe. Et c’est cette voiture, c’est impossible. »
« Elle n’est jamais parfaitement équilibrée, c’est l’un ou l’autre, soit vous survirez, soit vous avez un sous-virage massif, vous n’arrivez jamais à trouver le juste milieu. Mais vous essayez de vous rapprocher le plus possible du milieu. C’est très, très difficile à faire chaque week-end. »
« Une seconde d’écart, c’est énorme, et c’est réel. Deux ans après l’entrée en vigueur de ces règles, nous avons toujours une seconde de retard par rapport aux Red Bull, c’est évident, et nous devons vraiment faire du bon travail pendant l’hiver pour rattraper au moins la moitié de cet écart avant l’année prochaine. »
Une W15 presque nouvelle ?
Les souhaits de Lewis Hamilton vont-ils être entendus pour l’an prochain ? La Mercedes de 2024 sera-t-elle bien différente de la W14 ?
Andrew Shovlin, ingénieur de piste en chef, gentiment mis sous pression, évoque d’abord le constat sur les difficultés de la W14. Lewis Hamilton et George Russell sont-ils au moins d’accord sur ce point ?
« Lewis et George sont toujours en train de nous donner leur avis sur les faiblesses de la voiture. »
« Et même s’ils identifient différentes causes, nous savons que, fondamentalement, la voiture n’a pas assez de stabilité. »
« Nous savons qu’ils n’ont pas la confiance nécessaire pour la lancer dans un virage à grande vitesse sans craindre que l’arrière ne glisse plus qu’ils ne le voudraient et ne soit un peu difficile à gérer. »
« Même si les commentaires dans la presse sont différents, ils sont tous les deux d’accord sur les points faibles et sur les améliorations à apporter. Nous pouvons voir le GPS des autres voitures et tout cela est lié. On peut donc se faire une idée de ce qu’il faut développer. »
Shovlin le promet, Mercedes va donc repartir d’une feuille (presque) blanche pour l’an prochain. Pas question de s’entêter à suivre des concepts ayant prouvé leur inefficacité.
« Et nous ne nous accrochons certainement pas à des concepts que nous avons eus auparavant. Nous sommes très ouverts d’esprit. Nous avons connu deux années plutôt difficiles et nous sommes une équipe qui travaille très dur pour essayer de revenir au premier plan. »
Cependant, Shovlin ne promet pas la lune à Lewis Hamilton...
« Nous modifions considérablement la voiture pour l’année prochaine, mais la résolution des problèmes de tenue de route dépendra d’un certain nombre de projets. »
« Ces projets sont en cours et ne sont pas terminés. Nous avons de bonnes pistes pour essayer d’améliorer la situation. »
« La voiture sera différente. Nous y avons apporté de nombreux changements, mais il est très tôt dans le développement d’une nouvelle voiture pour pouvoir dire que nous avons tout réglé. »
« Lorsque nous avons lancé nos meilleures voitures en 2015 ou en 2019, ces années-là, nous ne savions pas qu’elles allaient être d’excellentes voitures lorsque nous les avons développées. »
« Nous avons simplement travaillé aussi dur que possible pour essayer de trouver autant de performance que possible. Sur beaucoup de ces voitures, nous avons manqué nos objectifs assez largement en termes de performance. »
« Mais si vous ne vous fixez pas des objectifs très ambitieux, vous ne progresserez pas assez. »