Le suspense dure : Mercedes va-t-elle protester contre la légalité des ailerons arrière flexibles de Red Bull au prochain Grand Prix à Bakou sur un circuit où, justement, ce type de pièces est très important dans la grande ligne droite ?
Pourtant, les règlementations et tests de la FIA ne devraient pas changer avant le Grand Prix de France, après Bakou. Pourquoi alors la Red Bull serait-elle déclarée illégale dès Bakou alors que la FIA avait examiné la voiture durant les tests précédents ? Peut-être en raison de l’introduction, au Grand Prix de Barcelone, d’un aileron arrière nouvelle génération, encore plus flexible.
Mais bien évidemment, ce serait un moyen pour Mercedes et Toto Wolff de mettre la pression sur l’équipe de Milton Keynes.
Pour rappel, l’article 3.8 du règlement technique de la Formule 1 dispose que tous les composants influençant les performances aérodynamiques d’une voiture doivent être « fixés de manière rigide à la partie entièrement suspendue de la voiture et rester immobiles par rapport à la partie suspendue de la voiture. »
En réaction à Barcelone, la FIA a émis une directive technique après le Grand Prix, rappelant que de telles « déformations pourraient contrevenir à l’article 3.8 ». Les nouveaux tests seront introduits le 15 juin, après Bakou donc.
Selon certains échos du paddock, Mercedes, McLaren et Aston Martin F1 seraient en règle avec le règlement, même avec les nouveaux tests. Tandis que les 7 autres équipes devront faire des modifications.
Si Mercedes porte plainte contre Red Bull à Bakou, cela voudrait donc dire que 70 % du plateau pourrait être aussi disqualifié !
Mais cette plainte a-t-elle une chance d’aboutir à Bakou ? Ross Brawn, le manager des sports mécaniques pour Liberty Media, ne s’occupe pas de réglementation technique (qui est le domaine de la FIA). Cependant selon lui, il y a peu de chance pour que Red Bull et les autres soient disqualifiés dès le prochain Grand Prix…
« Non, je ne pense pas. Je pense que la FIA a été assez constante dans son approche. Je serais étonné que les commissaires aillent contre l’avis de la FIA. »
Pour Ross Brawn, rien de nouveau sous le soleil : les équipes ont toujours joué avec les ailerons arrière flexibles.
« C’est probablement la version 27 de l’aileron arrière flexible [dans l’histoire de la Formule 1]. En 40 ans de course automobile, j’ai vécu cela de nombreuses fois. »
« Je me souviens de Patrick Head [directeur technique de Williams] sautant sur notre aileron avant au Parc Fermé parce qu’il considérait qu’il n’était pas assez rigide. Il voulait démontrer à Charlie [Whiting, directeur de course de la FIA] que ce n’était pas assez rigide, alors il s’est mis debout dessus et a sauté de haut en bas pour montrer à quel point l’aileron était flexible. »
« Il y a une série de tests de la FIA et c’est la seule façon dont nous avons été en mesure de déterminer les limites de ce que vous pouvez faire. »
« Si vous passez les tests et que certaines équipes rivales ne l’apprécient pas, la FIA peut l’examiner, dire que la voiture a "juste ce qu’il faut" et renforcer les exigences de rigidité des tests et faire d’autres tests, donc c’est perpétuel. »
« Honnêtement, je ne crois pas qu’il y ait lieu d’emprunter une autre voie pour résoudre le problème, car je ne sais pas comment le quantifier. »
Et Ross Brawn conclut donc en rassurant Red Bull...
« Une personne pense que l’aileron est trop flexible et une autre personne pense qu’il est correct, et c’est pourquoi nous avons des tests. Si vous mettez un mécanisme artificiel là-dedans, je suis d’accord pour dire que ce n’est pas correct. »
« Mais dans le cadre de la conformité normale de la structure, je ne vois pas de problème. »