Rob Smedley, ancien ingénieur pour Ferrari notamment, est désormais consultant technique pour la F1. Il a participé à la création du tout nouveau règlement technique, qui représente jusqu’ici une franche réussite en termes de spectacle en piste et de resserrement de la hiérarchie.
Il est lui-même surpris de voir que Mercedes F1 n’a pas réussi sa nouvelle monoplace, la W13 donnant quelques sueurs froides à l’équipe championne du monde. Mais selon lui, la hiérarchie va être amenée à évoluer drastiquement cette saison.
"Mercedes serait la première à admettre qu’elle n’a pas tout compris. Ferrari a fait un très bon travail en remontant dans la hiérarchie et en étant au niveau de Red Bull" a déclaré Smedley. "Mais je m’attends à ce que cela change maintenant plus que toute autre année."
"Les gens trouvent de gros morceaux de performance dans de nombreux domaines différents. La phase de développement de la voiture est à un stade précoce, les voitures vont changer de manière significative de la première à la dernière course. La courbe de développement sera très forte sur ces voitures."
"Il a toujours été évident que certains allaient réussir et que d’autres allaient échouer. Je pense que c’est ce qui est beau, la Formule 1 espérait changer la hiérarchie en faisant de grands changements réglementaires. Non seulement ça change, mais il y aura une certaine évolution tout au long de la saison."
Retrouver "des batailles mythiques" en Formule 1
Smedley confirme que la Formule 1 a développé les nouvelles voitures en pensant avant tout à ce qui aiderait à améliorer le spectacle en piste. Selon lui, les capacités de développement des équipes étaient précisément la raison des turbulences que les monoplaces provoquaient.
"Si vous pensez à tous les moments emblématiques de la Formule 1 au fil des ans, il y a toujours eu deux ou trois pilotes qui se sont affrontés dans des batailles mythiques sur la piste, et qui ont couru à 300 km/h roue contre roue."
"La résolution est venue en comprenant pourquoi les voitures ne se suivaient pas de près. Les équipes, qui étaient très concentrées sur les performances de leur voiture, ont par inadvertance créé des effets préjudiciables pour les voitures suivantes."
La F1 a notamment travaillé avec Amazon Web Services pour simuler énormément de données et de versions différentes de ce nouveau règlement. Sans ce travail de fond, il aurait été impossible de respecter à ce point le cahier des charges se basant sur le spectacle.
"Ce qui se serait passé, c’est que nous aurions introduit beaucoup moins de conception et de développement dans cette période. Nous nous serions donc retrouvés avec un ensemble de règles probablement beaucoup plus ouvertes à l’interprétation."
"C’est ce qui se passait dans le passé, permettant aux équipes de partir dans de nombreuses directions différentes et de perdre les objectifs de haut niveau que les détenteurs des droits du sport essayaient de fixer."