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Son avenir, celui de Haas F1, la vente de l’équipe… Steiner se confie

Pas de bouleversement à court terme ?

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Günther Steiner a passé le cap des 150 Grands Prix avec Haas F1 et entame sa 7e année, déjà, comme directeur de l’équipe américaine.

Le désormais célèbre patron italien s’est confié pour faire le point sur ses sept années de hauts… et de bas.

Car il y a eu des vrais points d’inquiétude pour la survie même de Haas.

En 2022, quand le sponsor principal, celui de Nikita Mazepin, Uralkali, a dû être ‘éjecté’ suite à l’invasion russe de l’Ukraine ; mais surtout au moment du Covid, quand tout paraissait remis en cause, se souvient Günther Steiner.

« Ça a été les montagnes russes ! J’appelle ça des montagnes russes, appelons ça des montagnes russes. Non, je suis heureux. Vous savez, nous avons eu des années difficiles. Mais nous nous en sommes sortis et nous sommes en train de nous reconstruire » dit-il à Planet F1.

« L’année 2020, avec l’arrivée de la pandémie, a été un point bas. »

« Nous ne savions pas si nous pourrions continuer en 2020. »

« Il n’y avait pas de course, nous ne savions pas si M. Haas continuerait, et puis nous avons renversé la situation et nous en avons tiré quelque chose. Et nous sommes toujours là, comme vous pouvez le voir ! »

« En fait, je pense que nous nous en sommes bien sortis. Si l’on exclut les années 2020 et 2021, je pense que nous ne nous en sortons pas trop mal ! »

« Lorsque nous sommes arrivés, il y avait tellement d’opposants. Je veux dire, je ne me soucie pas des opposants, je veux... je fais mon travail, et je suis sûr qu’on leur prouvera qu’ils ont tort, vous savez ? »

« Nous avons prouvé qu’ils avaient tort. Tout d’un coup, nous avons eu beaucoup d’amis parce qu’on nous disait, vous n’arriverez jamais sur la grille avec ce business model parce que nous avons adopté un nouveau business model, que beaucoup de gens copient maintenant ou reprennent en partie. »

« Quand j’y repense, nous sommes allés en Australie, sur la grille avec deux voitures, sans faire d’erreur, et nous avons marqué des points pour notre première course en 2016 - c’est vraiment cool. »

En 7 ans, Haas s’est imposée comme équipe de milieu de grille et a même signé une pole l’an dernier grâce à Kevin Magnussen. Mais les années passent et Günther Steiner n’espérait-il pas mieux tout de même en 2023 ?

« Évidemment, maintenant, nous pourrions faire mieux, mais nous avons perdu deux ans et nous avons dû faire un pas en arrière en 2021 pour faire deux pas en avant. Ensuite, pour faire le deuxième pas en avant, il faut un peu de temps. »

« Pour moi, monter une écurie de F1 à partir de zéro est une chose géniale. S’il y a des obstacles, nous devons les surmonter, et cela se fera, mais il y a des hauts et des bas. »

« Je ne me fais pas d’illusion. Si je vous avais dit en 2016 que nous gagnerions le championnat du monde dans dix ans, les gens auraient su que nous rêvions, car regardez les concurrents. »

« La ligue dans laquelle nous évoluons est différente, mais nous nous battons avec acharnement. Avec le plafond budgétaire en place, nous avons une grande opportunité à moyen terme de faire encore mieux. »

« Nous ne serions pas là sans les budgets plafonnés. Absolument. »

Steiner ne pense pas à quitter Haas

Au bout de 7 années, Günther Steiner n’est-il pas un peu lessivé par son rôle de directeur d’écurie ? Se voit-il encore rester des années chez Haas ? Avec la confiance de Gene Haas ?

« J’ai fait ce que j’avais à faire, en espérant toujours que ma santé me permette de continuer, car il peut y avoir quelqu’un d’autre qui décide pour moi que je dois arrêter. J’espère que ce ne sera pas le cas, mais mon objectif est que l’équipe... comme je l’ai dit, 2021 a été difficile, nous sommes en train de la reconstruire, et je veux la stabiliser. »

« Ensuite, à un moment donné, je peux dire que si je pars, l’équipe continue et c’est ce que je veux laisser - une équipe en Formule 1 en bonne santé, quelqu’un d’autre peut prendre le relais, la diriger, et, je l’espère, mieux que moi. »

« Honnêtement, je ne veux pas dire cela de manière sarcastique, parce que je souhaite à tout le monde bonne chance pour l’avenir, mais pour l’instant, je suis toujours motivé pour arriver à ce stade et passer la main. Je pense que pour l’instant, on n’y est pas encore, mais si le moment arrive demain, ça me va aussi. Je n’ai aucun regret. »

N’a-t-il pas été approché par une autre équipe ?

« C’est mon projet passion. J’ai créé cette équipe, je suis allé chercher un investisseur. Si je pars... Je n’ai jamais voulu d’un autre travail, j’aurais eu d’autres emplois avant, je n’en voulais pas. »

« C’était la seule chose que je voulais faire. Et c’est plutôt cool de monter une équipe de F1 au cours de sa vie. Il n’y a pas beaucoup de gens qui font cela et, par conséquent, je me sens engagé envers les gens. Nous avons un certain nombre de personnes ici, qui sont toujours là depuis le premier jour. Je ne suis pas attiré par l’herbe plus verte du voisin. Avec Gene Haas, je sais que j’ai un très bon patron, j’ai de bonnes relations avec lui. »

« Il est dur avec moi, mais je suis dur avec les autres. Donc, si je fais du mauvais travail, je n’ai pas peur qu’il me le dise. Non pas qu’il doive me le dire, mais s’il a une opinion différente, je m’en accommode. Je ne m’énerve pas pour autant. »

« Je veux terminer quelque chose ici. »

« Ma femme vous dira le contraire si vous lui parlez demain, mais ne lui dites pas ce que j’ai dit ! »

Gene Haas pas tenté de vendre son équipe ?

Mais Gene Haas ne pourrait-il pas être aussi tenté de vendre l’équipe à des investisseurs, à presqu’un milliard d’euros, comme à Andretti ?

« Il n’est pas tenté pour le moment de vendre l’équipe. Mais que veut faire Gene dans deux ans ? Je n’en sais rien. Pour l’instant, il est assez heureux. Je pense qu’il peut en être fier... il est arrivé au bon moment. Personne d’autre n’a pris le risque, mais lui a pris le risque de venir ici. »

« La valeur, pour l’instant, d’une équipe, ne semble pas avoir de limite. Nous avons reçu des offres, autant d’argent que vous voulez, mais il ne veut pas la vendre. »

Ou bien Haas ne devrait-elle pas aussi accueillir des investisseurs extérieurs comme l’a fait Alpine récemment ?

« Ce n’est pas une question d’argent, c’est une question de modèle d’entreprise. Si nous voulons conserver notre modèle d’entreprise et travailler avec quelqu’un, nous n’avons pas besoin de faire cet investissement. Si certains pensent qu’ils doivent le faire, je n’y vois pas d’inconvénient. »

« Nous n’avons donc pas besoin de faire cet investissement. Ce n’est pas qu’une question d’argent. En Formule 1, l’argent est parfois surestimé - les gens pensent que si vous investissez 100 millions, vous pouvez battre Mercedes. »

« Vous pouvez investir 100 millions dans vos installations et votre équipement, mais vous avez toujours besoin des gens, car ce sont eux qui font la différence. Et la gestion de modèles d’entreprise différents est une affaire de personnes, pas de matériel. »

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