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Son des moteurs F1 : Domenicali admet que même les jeunes sont nostalgiques

Il évoque son expérience comme patron de la FOM

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La FOM n’a eu que trois patrons dans son histoire : Bernie Ecclestone, Chase Carey et désormais Stefano Domenicali.

Pour le podcast "Beyond the Grid", jouant donc quelque sorte à domicile, Stefano Domenicali a évoqué son parcours et surtout ses responsabilités actuelles, éminentes, dans le sport.

Comment se comparerait-il par rapport à ses prédécesseurs ? Qui l’inspire le plus, entre le plus controversé et le plus moustachu des patrons de la FOM ?

« Il serait faux de dire que je fais les choses différemment. Ce que je peux dire, c’est que je fais les choses à ma façon, avec un énorme respect pour ce que Bernie a fait. Il a créé cette entreprise à une époque où il était impossible de penser qu’il serait capable de réaliser une croissance aussi incroyable. »

« Ensuite, nous avons eu quatre ans avec Chase, qui a eu la tâche très difficile, après plus de 60 ans de l’ère de Bernie, d’amener la Formule 1 à une autre étape. Il a fait un travail incroyable. Il y avait beaucoup de scepticisme parce qu’il venait d’un monde différent, mais il a réussi à faire quelque chose de très important. »

« Maintenant, c’est à moi de continuer à développer ce business, en sachant que je connais ce sport parce que j’y suis né. Mais j’ai aussi la responsabilité de comprendre comment le monde évolue en termes de sport, de divertissement et de business. Je le fais avec mon style. J’aime partager des choses, j’aime essayer de m’engager avec les gens. Mais bien sûr, il y a des moments où il faut prendre des décisions. J’espère que l’héritage restera et que mon engagement sera total jusqu’au moment où je ne serai plus à ce poste. »

Bernie Ecclestone définissait son rôle comme celui d’un pompier : Stefano Domenicali passe-t-il effectivement son temps à éteindre des polémiques incendiaires ?

« Je dirais que pompier signifie que le feu est déjà dans la maison. Je préférerais éviter les incendies et essayer de les gérer, parce que cela fait partie de la nature du sport, de la nature de l’entreprise, de la nature des gens. »

« La controverse est un élément qui caractérise non seulement la Formule 1, mais aussi notre vie. Cela fait partie du métier. »

« Mais si vous voulez vous développer, vous devez toujours avoir une vue d’ensemble. Vous devez toujours avoir à l’esprit ce qui est le mieux pour le sport que nous gérons. Sinon, si vous tombez dans le piège de suivre trop de détails, vous serez entraînés vers le bas. J’espère que je pourrai être un "inspirateur" de quelque chose – quelque chose que même les personnes les plus traditionnelles verront comme la nécessité de développer notre sport. »

Sent-il le poids des responsabilités au quotidien ? Quelle est sa règle d’or pour tenir dans ce travail ultra-pressurisant de patron de la F1 ?

« Si nous ne vous ressentez pas tout le poids des responsabilités... justement, ce ne serait pas responsable de ne pas prendre en compte le fait que vous devez prendre des décisions qui affectent beaucoup de gens. Mais vous devez le ressentir de la bonne manière, car si le poids est trop lourd, vous ne prenez pas la décision qui s’impose. Je préfère me regarder dans la glace et en réalisant que j’ai fait mon devoir, plutôt que de réaliser tout ce que je n’ai pas fait. C’est vraiment mon approche, que je demande également aux personnes qui travaillent avec moi. »

« Nous avons une grande responsabilité que nous devons assumer parce que lorsque vous êtes dans cette position, il n’y a pas d’autres personnes. Il y a des moments où vous vous retrouvez seul devant votre miroir. Il y a des moments que vous devez prendre avec votre propre âme, votre propre esprit, votre propre cœur, votre propre tête, parce que c’est la vie. »

« Ma règle d’or est d’être en service 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, mais toujours en étant loyal, transparent et crédible - sans aucun compromis sur ce point. Il n’y a pas de place pour quoi que ce soit d’autre. »

Son expérience en tant qu’ancien patron de la Scuderia Ferrari lui est-elle utile ou bien les deux jobs sont tout à fait différents ?

« Eh bien, c’est très utile parce que vous connaissez la dynamique lorsque vous voulez parler avec les détenteurs de droits commerciaux, donc c’est absolument vital et je pense que cela m’a aidé à comprendre la complexité de cet écosystème. »

Et quel conseil donnerait-il aujourd’hui à Frédéric Vasseur ?

« Il est certain que Ferrari est très importante pour la Formule 1, car elle fait partie de l’héritage de notre sport. Quand vous parcourez le monde, il y a toujours beaucoup de tifosi qui poussent pour l’équipe. Ce qui est important, c’est que Ferrari continue à croire en l’avenir de la Formule 1 et qu’elle investisse autant qu’elle le peut. Il y a d’autres équipes et d’autres héritages qui sont maintenant très forts en Formule 1. »

« Une chose que je me dis, et que je partage avec mes amis chez Ferrari, c’est qu’il est faux de croire qu’il suffit de regarder derrière soi pour créer les bonnes fondations pour l’avenir. Il faut entretenir le mythe, penser que la Formule 1 fera toujours partie du grand projet de Ferrari. C’est ce que j’espère vraiment, parce que je ne peux pas imaginer que Ferrari ne fasse pas partie de la Formule 1. »

Stefano Domenicali regrette-t-il les moteurs bruyants en F1 ?

Stefano Domenicali veut donc aussi, au-delà des urgences, se concentrer sur le moyen terme.

Comment voit-il l’avenir de la F1 en 2026, année de la prochaine réglementation moteur ? Quelles seront les grandes évolutions futures selon lui ?

L’Italien a peine à évoquer des pistes très concrètes – mais il semble comme regretter l’ère où les moteurs étaient beaucoup plus bruyants, avec les V8 ou V10.

« Il serait présomptueux de ma part de savoir ce qui se passera dans deux ans. J’ai besoin d’une vision qui ne repose pas seulement sur des sentiments, mais aussi sur une tentative de compréhension de la dynamique ou des éléments que je dois étudier, afin d’essayer d’aider au mieux l’avenir. »

« Je me souviens qu’il y a quelques années, les gens disaient que la jeune génération n’était plus intéressée par le son incroyable du moteur. En fait, aujourd’hui, même les jeunes fans qui s’intéressent à la Formule 1 veulent retrouver ce son, car il fait partie d’un voyage émotionnel que l’on veut ressentir en venant ici. »

« Cela montre à quel point la gestion de l’avenir est complexe et qu’il faut être bon pour avoir une structure capable de réagir aussi vite que possible. Telle est la nature de notre vie aujourd’hui. »

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