A Silverstone comme à Hockenheim, Romain Grosjean et Kevin Magnussen ont croisé le fer en piste, bien que Günther Steiner leur ait formellement interdit d’en arriver là. En Grande-Bretagne, l’incident a eu de terribles conséquences : un double abandon.
Günther Steiner a déjà annoncé la couleur toute à l’heure : ces deux accrochages pourraient avoir des conséquences sur le line-up futur de l’équipe. Romain Grosjean est le premier visé : le bail du Français arrive à échéance à la fin de cette saison, alors que Kevin Magnussen est encore sous contrat jusqu’à fin 2020.
Cependant le pilote français, présent en conférence de presse aujourd’hui en Hongrie aux côtés de son coéquipier, s’est dit assez serein sur sa situation contractuelle.
« J’étais plus inquiet l’an dernier que cette année. L’an dernier, pour beaucoup de raisons, j’aurais pu finir par rester à la maison [en 2019]. J’ai commis beaucoup d’erreurs que je n’aurais pas dû commettre avec mon expérience. Mais depuis, je me suis bien repris. »
Romain Grosjean a un atout dans sa manche : c’est lui qui a convaincu son équipe de revenir au package de Melbourne, un choix qui s’est avéré payant. Haas pourra-t-elle se passer de son retour d’expérience ?
« Tout ce que nous avons vu cette année, cette lucidité sur les forces de la voiture, le fait de revenir à la vieille voiture parce que je l’avais demandé, cela a montré que l’expérience est très importante en F1. Tout dans l’équipe a changé désormais, nous nous concentrons sur quelque chose de différent, afin de nous assurer de bien améliorer la voiture, au lieu d’y rajouter des évolutions dont nous ne saurons pas si elles fonctionnent bien. »
« Je suis heureux de ma performance en course. En qualifications, j’aurais pu mieux faire en début de saison, mais maintenant, la situation est de retour à la normale. »
Günther Steiner peut-il cependant conserver un duo qui semble s’entendre aussi mal ? A la radio juste après l’incident à Hockenheim, Romain Grosjean a ainsi assuré que Kevin Magnussen « n’apprendrait jamais… »
« Notre relation est bonne » a pourtant assuré le Français. « Quand vous pilotez à plus de 300 km/h, bien sûr, vous n’allez pas dire ‘Oh, je pense que j’avais raison, et qu’il avait tort. Voudrais-tu bien me redonner la position, je t’en prie ?’ Vous allez dire ‘Put…, rends-moi la position !’. »
« Donc à moins que vous vouliez que les courses soient très ennuyeuses, ou que vous nous enleviez les micros, ce genre de chose arrivera. »
« Nous nous retrouvons une fois par semaine, et nous regardons ce que nous pourrions mieux faire, pour que cela n’arrive plus jamais. Nous avons la même voiture donc bien sûr, nous courons à des positions proches en course, plus souvent que par rapport à une Mercedes par exemple. »
« Honnêtement, notre relation est très bonne, j’aime travailler avec Kevin, nous nous entendons bien. »
Interrogé lui aussi sur ces collisions embarrassantes, Kevin Magnussen, qui, comme son coéquipier, était apparu très agacé à la radio à Hockenheim, a tenu à relativiser la situation.
« Cela est arrivé quelques fois cette année. A Silverstone notamment, cela a eu une conséquence pour nous deux. Nous avons crevé. C’était assez malchanceux d’avoir une crevaison sur les deux voitures pour un si petit contact. Il n’y avait aucune mauvaise intention de nous deux à ce moment, il y a juste eu un contact. Plus tard en course, d’autres voitures se sont rentrées dedans, ont dépassé les limites de la piste, sans que rien n’arrive. Donc il faut dire que c’était juste de la malchance, vraiment. »
De même que Romain Grosjean, Kevin Magnussen assure que sa relation avec son coéquipier est excellente. Visiblement, la conférence de presse a été bien préparée du côté de Haas…
« Dans la chaleur du moment, nous nous accusons l’un l’autre à la radio, mais ce que les gens ne voient pas, c’est que nous nous entendons bien entre les courses, nous en parlons, nous essayons d’être constructifs et d’adopter cet état d’esprit pour avancer. »
« A part ces incidents en piste, je sens que j’ai une très bonne relation de travail avec lui. Romain, c’est un gars sympathique, nous passons de bons moments quand nous travaillons ensemble, donc cet incident a été un peu monté en épingle. Je sais que les journalistes aiment les conflits, mais la situation n’est pas aussi mauvaise que ça. »