La Formule 1 prépare toujours sa révolution de 2021, où de nouvelles voitures entreront en vigueur, tout comme de nouvelles règles financières. Ross Brawn a expliqué que la réunion à ce sujet, mardi dernier, a bien fait avancer les choses pour aller dans la direction voulue.
"C’était un pas à faire" a déclaré Brawn. "Il y a un an, nous avions parlé de ces sujets et je pense que nous avions une vision de ce que nous voulions, et nous avons fait un grand pas dans la bonne direction mardi pour aller vers ce que l’on veut."
"Nous avons un peloton compétitif. Nous ne voulons pas un environnement artificiel où nous forçons la hiérarchie, nous voulons encore que les meilleurs gagnent. Mais nous ne voulons pas qu’ils dominent, nous voulons resserrer le peloton et nous voulons que ce soit aussi juste que possible. Il faut produire du spectacle mais le faire pour moins d’argent."
Parmi les équipes fonctionnant avec peu d’employés et grâce à peu de budget, Haas est une équipe à part, avec un modèle économique basé sur la sous-traitance, par Ferrari pour le moteur, la boîte de vitesses et les suspensions, et par Dallara pour la fabrication du châssis.
"Le modèle Haas est intéressant et a fait ses preuves" a déclaré Brawn, malgré les critiques formulées à l’encontre de l’équipe américaine. "C’est quelque chose qu’il faudra maintenir à l’avenir, pour que les petites équipes puissent arriver avec un bon niveau. Il y a des règles à établir sur ce qui est possible."
"Il faut leur rendre ce qui leur appartient, ils ont choisi un modèle que personne n’avait exploité comme eux et c’est une belle histoire. Les fans aiment voir Haas battre de grosses équipes. Nous trouvons les bonnes solutions pour avoir un bon équilibre entre les constructeurs, tout en faisant que les équipes comme Renault, McLaren et Williams gardent leur place, et donner sa chance à Haas."
Un autre chantier qui attend Liberty Media et la F1, c’est le calendrier, avec l’arrivée du Grand Prix du Vietnam en 2020, et possiblement celui des Pays-Bas, mais Brawn assure que les circuits actuels pourraient rester au calendrier.
"En dépit du pessimisme, je serais surpris que nous perdions certaines courses que nous avons. Nous avons de belles courses à venir. Je suis impatient d’aller au Vietnam car nous avons été bien plus impliqués dans le design du circuit."
"Je suis très enthousiaste, cela fait une nouvelle culture et un nouvel endroit à visiter. Il y a d’autres courses à l’horizon. Nous voulons avoir deux ou trois courses de plus dans une saison et nous pensons pouvoir le faire sans apporter plus de stress aux équipes, en revoyant le format des week-ends."
Enfin, le règlement 2021 portera également sur la distribution des revenus, qui pourrait voir Ferrari toucher moins d’argent que ce n’est le cas actuellement. Brawn explique que le traitement spécial réservé à Ferrari fait grincer des dents mais constitue un moyen de pression de la part de la Scuderia.
"C’est un sujet délicat. Ceux qui comme Ferrari, Mercedes ou Red Bull perçoivent plus que les autres, veulent maintenir leurs positions et vous le devinez, ceux qui ont moins, dénoncent cet état de fait. À nous de trouver un point d’équilibre entre ces deux exigences. Si nous offrons une redistribution des revenus plus équitables, nous aurons une F1 plus attractive."
"On y travaille. Je reste optimiste et même enthousiaste, même si j’ai mes jours ’sans’. Les équipes en F1 sont trop puissantes, trop compétitives, trop agressives pour se laisser faire sans se battre. Mais la FOM et la FIA partagent la même vision et cela renforce notre position. Au moins on ne perd pas de temps à nous bagarrer entre nous, comme ce fut trop souvent le cas dans le passé entre les instances fédérales et les organisateurs de la F1."