En mars 2022, la Chambre des Lords a écrit une lettre à la FIA, et en particulier à celui qui venait d’en devenir son président, Mohammed Ben Sulayem. Dans cette missive, la chambre haute du Parlement britannique s’inquiétait de l’expansion de la F1 au Moyen-Orient, craignant du sportwashing de la part des états du Golfe.
La F1 a déjà été plusieurs fois dans le collimateur d’organisations comme Amnesty International, qui s’était émue de l’arrivée de la F1 au Qatar. Le Parlement britannique s’agace aujourd’hui de n’avoir eu aucune réponse de la part de la FIA ou de Mohammed Ben Sulayem.
"Près d’un an s’est écoulé depuis que vous avez reçu cette lettre, et pourtant, nous n’avons pas eu la courtoisie de recevoir votre réponse" a écrit Lord Scriven. "Votre incapacité à répondre à nos graves préoccupations est profondément discourtoise et non professionnelle."
"Pourquoi pensez-vous que vous pouvez ignorer les parlementaires ? Pensez-vous que les préoccupations soulevées au sujet des droits de l’homme et des politiques de la FIA devraient être au-dessus de tout examen ? Nous vous avons écrit afin de soulever des préoccupations qui sont d’intérêt public."
"Nous attendons de la FIA qu’elle fasse preuve d’ouverture et de transparence. Dans un souci de clarté, je m’attends toujours à recevoir une réponse à notre lettre datée du 16 mars 2022 et je rends également cette lettre ouverte dans un souci de transparence et d’intérêt public."
Des craintes pour la liberté de parole en F1
Cette nouvelle lettre publique des Lords met également l’accent sur la possible privation de liberté de parole pour les pilotes, avec le nouvel article du Code Sportif International, qui stipule que tout propos politique sera interdit dans le cadre des courses régies par la FIA.
"C’est avec une grande inquiétude que j’ai appris la décision de la FIA de supprimer les voix des pilotes de F1 de s’exprimer dans ce que vous considérez comme des déclarations politiques, une politique qui servira à protéger les pays hôtes de la F1 d’un examen minutieux de l’injustice" poursuit Lord Scriven.
"Il est très clair pour moi que cette politique vise Sir Lewis Hamilton, votre pilote le plus franc, dont les commentaires sur les pays aux bilans abyssaux en matière de droits, notamment le Bahreïn et l’Arabie saoudite, n’auraient sans doute pas été bien accueillis par ces régimes corrompus et abusifs."