A court terme, Haas souffrira à n’en pas douter considérablement de la crise du coronavirus, l’écurie se retrouvant dans une situation financière très délicate. Cependant à moyen terme, les mesures décidées ces derniers semaines (abaissement progressif des budgets plafonnés, limitation du développement aérodynamique pour les écuries de pointe…) devraient favoriser la compétitivité de la structure.
Ces mesures ont été prises dans l’urgence, face à la violence du choc. Même ceux qui y avaient le plus à perdre, comme Mercedes, Red Bull ou Ferrari, ont dû s’y résoudre.
Dans une interview sur Instagram, Günther Steiner, le directeur de Haas, a salué cet esprit de compromis… et espère que cette solidarité ne sera pas circonstancielle, dans un message adressé à ses homologues.
« J’espère qu’aucun d’entre nous n’oubliera les moments difficiles que nous avons vécus au cours des quatre ou cinq derniers mois, afin que nous n’oubliions pas qu’à tout moment nous pouvons être de retour dans la même situation... Je pense que tout le monde s’est réuni et a convenu que nous devons travailler ensemble. »
« Les 10 équipes que nous avons maintenant sont toutes assez bonnes... certaines sont en meilleure santé financière que d’autres et toutes sont dans une situation financière respectable. Mais je pense que nous nous sommes beaucoup rapprochés entre nous, les directeurs d’équipe, et espérons que cela restera ainsi ; nous aurons à nouveau des bisbilles, mais tant que nous aurons des principes, nous resterons ensemble et ce sera un grand pas en avant. »
Un exemple de cet esprit d’unité fut donc l’abaissement des budgets plafonnés, de 175 à 145 millions de dollars (135 dans deux ans). Pour Günther Steiner, ce n’est pas encore un montant idéal, mais cela représente une véritable avancée qui devrait bénéficier à tout le sport…
« Nous concernant, j’aimerais que le plafond soit un peu moins élevé. Mais je comprends parfaitement la situation où se trouvent les grandes équipes... c’est un bon compromis. »
« Avant, notre écart par rapport aux grandes équipes - d’une petite équipe à une grande équipe - était d’environ 100 à 150 millions [de dollars]. Maintenant, c’est 20 millions - nous sommes dans une bien meilleure situation. »
« Je pense que c’est mieux pour tous ceux qui sont impliqués dans ce sport car cela devrait à moyen terme, et non à court terme, rapprocher la compétitivité des équipes. »
Car en effet, il faudra être patient et attendre peut-être 2024 ou 2025 avant de vraiment voir les effets des budgets plafonnés...
« Je ne dis pas à court terme parce que les ressources que les autres équipes peuvent mettre en place maintenant sont beaucoup plus importantes, elles ont tellement de connaissances et de savoir-faire en plus par rapport à nous. »
« Pendant quelques années, elles pourront conserver cet avantage, mais il se refermera rapidement. J’espère donc, j’en suis convaincu, qu’à l’avenir, ce sera un grand pas en avant et que je pourrai vivre avec la somme qui nous a été donnée. »