Le retrait de Honda fin 2021 fait planer une menace sur la Formule 1, celle de voir son nombre de constructeurs se réduire comme peau de chagrin. Il reste aujourd’hui trois fabricants de moteur que sont Ferrari, Mercedes et Renault, mais cela ne suffit pas à rassurer le patron de Haas F1, Günther Steiner.
"Je pense que nous devons faire attention que ça n’arrive pas un autre jour avec quelqu’un d’autre" prévient Steiner. "Il faut repenser à... je ne sais plus si c’était 2008 ou 2009, quand trois constructeurs se sont retirés. D’un jour à l’autre, la F1 est devenue un autre monde.
"Nous ne devons pas oublier ce qui s’est passé au mois de mars cette année. Une pandémie est arrivée et tout à coup, nous étions dans une mauvaise situation. Nous y étions tous."
"Mais nous continuons à oublier que ces choses peuvent arriver en Formule 1. Ce n’est pas un business essentiel. Chaque entreprise peut décider de se retirer n’importe quand. Bien que nous soyons surpris, nous ne devrions pas l’être, car ça peut de nouveau arriver demain."
Steiner juge que la F1 devrait penser à assurer la présence de ses motoristes avant de se pencher sur les technologies d’avenir : "Plutôt qu’essayer d’avoir toujours les dernières technologies, nous devrions aussi nous assurer que nous avons un business viable et pas seulement une technologie durable."
"Pourquoi voudriez-vous diriger ce business normalement avec le risque que quelqu’un puisse abandonner son contrat sans rien faire d’autre ? Je pense que l’on doit toujours être conscient de ça, et que l’on doit faire plus attention, mais on oublie très rapidement les choses car tout à coup, tout va bien."
L’Italien sous-entend que la Formule 1 a déjà oublié la crise quasi-existentielle qu’elle a traversé en mars, et juge cela dangereux : "Nous sommes de retour à la compétition, très bien, allons courir, tout sera comme avant. Mais ça ne se passera pas toujours comme ça."