L’ancien directeur de Haas F1, Günther Steiner, s’est vite reconverti comme consultant, à la télévision mais aussi pour la FOM.
Observateur avisé du paddock, après en avoir été un des acteurs les plus connus, Günther Steiner a livré son impression avant le prochain Grand Prix, à Miami – GP dont il est ambassadeur.
L’emblématique patron s’est d’abord exprimé sur la ‘silly season’ assez folle que le sport connait.
Première question qui se pose sur le marché des transferts : Max Verstappen va-t-il partir ?
« Il n’est pas surprenant que Toto Wolff, soit intéressé par la signature de Max. Max va-t-il quitter Red Bull ? Il est dans une bonne situation… » se contente de répondre Steiner.
Steiner prévient aussi Verstappen : il est légitime de penser que la domination de Red Bull s’arrêtera en 2026 avec la nouvelle réglementation moteur...
« Quand vous êtes sur une telle vague, vous avez confiance en vous, vous êtes heureux dans la vie et tout va bien. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Cela ne durera pas éternellement - il suffit de regarder Lewis en ce moment. »
Deuxième question : si Max Verstappen ne part pas, faut-il que Red Bull conserve Sergio Pérez à ses côtés ?
Pour Günther Steiner, Sergio Pérez fait le job à Milton Keynes... mais il ne faut pas en attendre trop de lui.
« Red Bull et Max Verstappen font manifestement un travail fantastique en ce moment. Ils dominent. »
« Je respecte beaucoup Sergio Perez, c’est un très bon pilote, mais il ne peut pas s’approcher de Max en ce moment. Max est sur une autre planète. Il est déjà l’un des plus grands de son époque, comme l’était Lewis Hamilton il y a quelques années. »
Steiner n’est pas inquiet pour l’avenir de Sainz
Une troisième question se pose : où rebondira Carlos Sainz, après avoir été éjecté de Ferrari ? Red Bull, Mercedes F1, Audi, les paris sont ouverts...
« Une fois que Red Bull et Mercedes auront décidé ce qu’ils veulent faire, Carlos pourrait être dans le coup. »
« Carlos sait qu’il a une option chez Sauber, qui deviendra Audi en 2026. Je pense qu’ils ont envie de l’avoir à bord. Mais je ne pense pas que Carlos soit pressé de signer quoi que ce soit tant qu’il ne sait pas que les portes des grandes équipes sont fermées. »
« Il a gagné une course cette année et il est en pleine forme. On peut donc comprendre qu’il souhaite que son prochain projet lui donne l’occasion de continuer à gagner des Grands Prix. »
« Le baquet que tout le monde voudra est Red Bull - mais l’équipe n’est pas pressée de prendre une décision car Checo fait un excellent travail. Mercedes n’est pas pressée non plus. »
« Carlos peut donc attendre. Il ne sera pas privé d’une bonne place à la fin. La question est juste de savoir quelle est la qualité de ce volant. »
« Son père Carlos Sainz Senior, que je connais très bien, jouera un rôle important dans la détermination de l’avenir de son fils. C’est l’un des négociateurs les plus intelligents que je connaisse. Il est tout simplement très doué. Regardez comment il a aidé Carlos à entrer en Formule 1. »
« Il aidera à faire le meilleur choix possible à ce moment-là. Je n’ai aucun doute à ce sujet - c’est pourquoi nous n’avons pas à nous inquiéter pour Carlos ! »
En coulisses, on sait qu’Audi met la pression sur Carlos Sainz pour qu’il signe au plus vite... mais l’Espagnol temporise puisqu’il attend le choix de Mercedes F1 ou Red Bull.
C’est donc un jeu politique qui se trame, poursuit Günther Steiner.
« Les managers de pilotes dont les clients sont en fin de contrat à la fin de cette saison seront occupés à travailler dans le paddock chaque week-end. »
« Ils se rendront sur place pour recueillir des informations. Tout le monde est tellement organisé et sait tellement de choses qu’il est en fait très difficile de jouer le marché - à moins d’être sûr d’avoir une option presque en béton quelque part. »
« En fin de compte, il s’agit simplement d’une grande danse. Les équipes veulent obtenir le meilleur pilote possible et les pilotes veulent obtenir le meilleur siège possible. »
« Lorsque je cherchais des pilotes, mon jeu était simple : je recherchais les pilotes que je voulais, mais que je savais avoir une chance d’obtenir compte tenu de ce que j’offrais. »
« Je n’ai jamais eu le portefeuille si rempli, ce qui a rendu la vie difficile. Au fond de moi, j’avais toujours une idée de qui je prendrais si je ne parvenais pas à obtenir mon choix numéro un. »
« Je n’aime pas parler de plan B, mais vous devez avoir des options qui vous conviennent parfaitement, car si vous n’avez pas la meilleure voiture et le plus gros portefeuille, vous ne pouvez pas être sûr d’obtenir le pilote qui figure en tête de votre liste de souhaits. »
Steiner n’est pas pressé de revenir en F1
Günther Steiner sera enfin sous le feu des projecteurs plus particulièrement ce week-end : car entre autres activités, il est devenu ambassadeur du Grand Prix de Miami.
Cela veut-il dire que Steiner a renoncé à revenir comme directeur d’écurie en F1 un jour ?
« On me demande souvent ce que je fais maintenant que je ne dirige plus une écurie de Formule 1. Je reste impliqué dans le sport, mais pour l’instant dans un rôle différent. »
« Il est toujours bon de côtoyer les gens qui comptent dans ce sport - et de voir ce qui se passe. »
« Il n’y a pas d’urgence à obtenir mon prochain poste de directeur d’écurie. Je suis toujours ouvert à un bon projet. Qu’est-ce qu’un bon projet ? Je ne sais pas le définir, mais il y en a toujours. »
« Le fait de rester non loin me donne des idées. J’ai la chance de ne pas avoir de pression. Et cela me permet de passer beaucoup plus de temps avec ma famille. »
« Je suis ravi de travailler en tant qu’ambassadeur du Grand Prix de Miami de cette année, car c’est un événement pour lequel j’ai adoré travailler, dans une ville qui compte parmi les meilleures au monde. »
« J’ai beaucoup de respect pour le promoteur. Tout n’a pas été parfait la première année, mais c’est normal. La deuxième année, il y a eu une grande amélioration. Ils ont absorbé les conseils et ont amélioré l’événement. »