Günther Steiner pense que la Formule 1 a rejeté Andretti Global pour protéger l’équipe. L’ancien patron de Haas F1 estime que la FOM a pu vouloir s’assurer que le projet soit suffisamment solide avant de débarquer en championnat.
"Je pense qu’ils ont regardé le projet et qu’ils l’ont trouvé trop ambitieux" a déclaré Steiner à ESPN. "Je ne dispose pas de toutes les informations. Peut-être qu’ils ont regardé et qu’ils ont dit qu’ils les voulaient, mais qu’ils voulaient s’assurer qu’ils réussissent lorsqu’ils arrivent, les protéger d’eux-mêmes."
"Je pense que la F1 protège toutes les équipes, toutes les personnes impliquées dans le sport, ils n’ont pas fermé la porte complètement. Ils ont dit que 2028 sera un nouveau jour, une nouvelle année, c’est dans quelques années, ce n’est pas demain mais la porte est ouverte."
Il n’y a "pas de nombre idéal d’équipes"
L’Italien ne pense pas qu’il faille garder dix équipes sur la grille en Formule 1. Selon lui, il n’y a pas de nombre idéal et tout peut se faire, à condition de trouver des compromis financiers qui puissent satisfaire tout le monde.
"Il n’y a pas de nombre idéal d’équipes. Si vous avez 11 ou 12 équipes très compétitives, ce n’est pas mal, mais il faut aussi que l’aspect commercial soit au rendez-vous. Pour avoir plus d’équipes, il faut partager l’argent avec plus de gens, ce qui est moins avantageux pour tout le monde."
"Tout à coup, même si vous avez 12 équipes compétitives, certaines n’auront pas assez d’argent et se replieront sur elles-mêmes. Mais il faut alors garder ces gens dans les parages parce qu’ils ont la licence, parce qu’on ne peut pas dire qu’on n’est pas autorisé à le faire."
"En Formule 1, il n’y a pas de relégation... ce n’est pas comme au football. Si, dans le football, vous ne faites pas les efforts nécessaires et que vous n’avez pas les moyens financiers, vous êtes relégué et c’est votre destin."
"Mais en Formule 1, une fois que vous êtes dans la course, vous avez le droit d’y rester... pas pour toujours, car rien n’est éternel, mais pour longtemps. C’est là toute la difficulté."
"On s’attend à ce que toutes les équipes soient compétitives"
Haas avait été accueillie à bras ouverts sans jugements quant à sa compétitivité, mais Steiner rappelle que la situation en 2016 était très différente : "Lorsque nous sommes arrivés, la Formule 1 était complètement différente de ce qu’elle est aujourd’hui, pour commencer."
"Lorsque nous sommes arrivés en 2016, je pense que c’était une époque où il y avait [d’autres] équipes de fond de grille, on s’attendait à ce qu’il y ait des équipes moins rapides, donc nous avions beaucoup moins de pression que n’importe quelle autre équipe qui arriverait aujourd’hui."
"On s’attend à ce que toutes les équipes soient compétitives aujourd’hui, toutes les équipes sont stables aujourd’hui, alors que lorsque nous sommes arrivés, il y avait un besoin de nouvelles équipes, c’était donc un scénario complètement différent."
"Mais c’est un travail très difficile et cela n’est pas devenu plus facile, surtout depuis qu’un plafond budgétaire a été mis en place. Si quelqu’un veut arriver et être compétitif en dépensant plus que tout le monde la première ou les deux premières années, il ne peut pas le faire. Vous ne pouvez pas faire plus que les autres. La seule chose que vous n’avez pas, c’est l’expérience que les autres ont acquise."
"C’est donc très, très difficile. Je ne dis pas que ce n’est pas faisable, mais si vous voulez arriver maintenant, vous devez prendre votre équipe, vous préparer et vous assurer que lorsque vous arriverez en Formule 1, vous serez aussi compétitif que l’exige la Formule 1 aujourd’hui."
"Il n’y a pas d’équipe faible aujourd’hui, c’est très compétitif. Vous ne pouvez pas échouer. La FOM ne permettrait à personne d’échouer. Vous devez donc vous assurer à 100 % que vous pouvez prouver que vous n’échouerez pas."