Günther Steiner, directeur de Haas F1, surveille de près, comme les autres patrons d’équipe en Formule 1, l’affaire du possible dépassement du budget plafonné en 2021 par deux équipes, Red Bull et Aston Martin.
Christian Horner et Helmut Marko ont déclaré être confiants tous les deux d’avoir soumis un budget pour vérification qui est sous le plafond de 145 millions de dollars. Mais ils ont admis que des clarifications avaient été demandées. Ont-ils alors profité ou utilisé des failles ou des zones grises ? La FIA devra y répondre.
Steiner ne serait pas étonné que ce premier rapport sur les 10 équipes trouvent de telles failles et que des ajustements seront à faire à la lumière de ce 1er bilan.
"Je pense qu’il y a toujours des failles. Mais je pense aussi qu’il faut attendre mercredi la remise du rapport. Pour moi, tout le monde est innocent jusqu’à preuve du contraire. Donc je ne veux accuser personne d’avoir fait quelque chose alors que ce n’est pas officiel, parce que nous spéculons encore."
"Mais s’il y a une brèche, nous devons nous assurer que nous en sommes informés. S’il y a des failles, que tout le monde les comprenne. Et évidemment, ces lacunes signifient qu’il y a des opinions différentes sur la réglementation. Ensuite il faut combler ces lacunes. Donc, il faut clarifier, encore et encore pour savoir à quoi vous faire face."
"De manière plus importante, nous devons nous assurer que nous ne diluons pas le plafond budgétaire pour l’avenir. C’est, je pense, la chose la plus importante, et je suis sûr que le président de la FIA s’assurera que cela ne se produise pas parce que le championnat se joue maintenant en partie avec le plafond budgétaire. Et si on commence à diluer ce règlement, ce ne sera pas bon pour le sport, à mon avis."
Que voit-il comme sanction sévère si c’est nécessaire ?
"Nous n’avons pas besoin d’aller de devancer cette question. Attendons mercredi. Bien évidemment c’est un test, car si nous ne respectons pas nos propres règles, si les infractions ne sont pas sanctionnées, nous n’irons nulle part. Nous avons mis cette règle en place, tous ensemble et c’est ça qu’il faut respecter. C’est donc un test, un test très important, vous savez, parce que si nous ne le faisons pas maintenant, nous continuerons à essayer de l’éviter. Nous devons être rigoureux là-dessus, suivre ce qui est écrit sous peine de sanctions."
Comme Ferrari, Steiner a qualifié cela de test pour le plafond. A-t-il des inquiétudes pour la suite si des tensions ou des procédures naissent à la suite des rapports ?
"C’est ça le truc : il faut vraiment s’y tenir. Chez Haas F1, on n’est pas au cost cap cette année mais le processus qui est mis en place, c’est beaucoup de travail mais il faut faire l’effort tout de même de tout détailler pour les auditeurs. Les grandes équipes ont le plus gros effort à faire parce qu’elles sont au plafond, elles savent qu’elles vont toujours à contre-courant. Mais tout est faisable et il y a toujours eu des discussions avec la FIA. Donc, je ne vois pas de problème avec ça. Est-ce si difficile de faire la police ? Oui, nous savions que c’était difficile, mais c’est juste du travail."
"Toutes les équipes comprennent comment suivre les règles. C’est alors à vous de voir si vous prenez des risques. C’est comme en course. Parfois, vous prenez des risques et ils peuvent mal tourner. Mais ce n’est rien d’autre qu’une règle clairement écrite. Et pour le reste, c’est des allers-retours avec la FIA pour en discuter, parce que évidemment c’est nouveau, et avec tout ce qui est nouveau, il faut du rodage. Je ne sais pas tout mais il y a toujours eu une bonne collaboration avec la FIA, ils ont mis beaucoup d’efforts et ils ont fait du bon travail à mon avis. Cela a fait de la Formule 1 un meilleur sport même s’il y aura certainement des choses à revoir après la publication de mercredi."