Même s’il occupe la 3e place aujourd’hui au championnat F2, Nikita Mazepin devra inévitablement faire face aux critiques de ceux qui le définiront comme un pilote payant voire un « fils à papa ».
Mais il est vrai aussi que les soutiens financiers de Nikita (son père est milliardaire) ont bien sûr aidé à sa titularisation chez Haas, en grande difficulté financière avec le coronavirus.
Günther Steiner, le directeur d’écurie, a défendu son approche : il fallait trouver un bon équilibre entre performance sportive et soutien financier, et Nikita Mazepin cochait les deux cases. Et Günther Steiner de comparer Nikita Mazepin à quelques prédécesseurs, comme Lance Stroll, Sergio Pérez ou Niki Lauda.
« S’ils sont rapides, c’est bien ! Il y a toujours eu ces pilotes payants, beaucoup de pilotes arrivent en F1 avec un soutien financier. Il y a de très bons pilotes en F1 qui, au début, ont amené un sponsor. Checo (Perez) a été le premier à être appelé ainsi. Ils ont dit "c’est un pilote payant" quand il est arrivé en F1. Regardez-le maintenant, il est sur le podium et fait du bon travail. »
« Pour moi, George Russell est l’un des meilleurs pilotes - sans l’aide de Mercedes, il ne serait nulle part. Il y en a beaucoup. Lance Stroll, il était sur le podium. S’ils sont bons et qu’ils ont un sponsor, c’est une solution parfaite. Quand j’ai parlé avec Niki (Lauda) il y a longtemps, il m’a dit : "J’ai réussi à entrer en F1 grâce à une banque qui m’a sponsorisé " - je pense que c’était avec BRM à l’époque - et il a été trois fois champion du monde ! »
« C’est comme ça que vous voulez le voir. Si quelqu’un est bon, et qu’il a un soutien financier, il a certainement plus de chances que quelqu’un qui est au même niveau et qui n’a pas de soutien financier. Pourquoi choisir celui qui n’a pas de soutien financier ? Tant qu’ils sont bons en F1... Nikita est troisième en ce moment en F2, donc je ne peux pas douter de lui. De quoi d’autre avez-vous besoin ? »
S’exprimant donc purement sur un plan sportif, Günther Steiner a rappelé que Nikita Mazepin était encore en lice pour remporter mathématiquement le titre en F2, face à Mick Schumacher ou Callum Ilott, et cela suffit.
« Je pense que du point de vue du pilotage, il est actuellement troisième au championnat de F2. Je l’ai suivi toute la saison et il a eu un début difficile, mais sans ce début difficile, il se battrait pour le championnat. C’est ce que je vois, je ne vois pas plus que cela, vous savez ? Les résultats parlent toujours. »
Mais les considérations financières et marketing, et les synergies possibles sont intéressantes : d’ailleurs Uralchem (entreprise de produits chimiques qui appartient à Mazepin père) ne pourrait-elle pas devenir sponsor de Haas F1 ?
« À un certain moment, comme je l’ai déjà dit il y a quelque temps, si vous avez une entreprise, vous investissez pendant un certain temps, et vous essayez de la rendre durable. Et cela joue ici. Nous avons établi le nom de Haas en F1, c’est une équipe bien connue... du moins de mon côté, parce que j’y vais tous les jours. Mais vous savez ce que c’est. Nous n’avons plus besoin de le faire savoir. Et nous cherchons des partenaires commerciaux. Si ça se présente, Dmitry Mazepin a une entreprise. S’il vient en tant que sponsor, pourquoi pas ? »