« Parfois, je ne comprends pas ! » C’est ainsi que Valtteri Bottas résumait son sentiment après les qualifications de samedi à Barcelone : car avec une Alfa Romeo évoluée, le Finlandais n’avait battu que de peu la Haas de Kevin Magnussen, qui elle devra attendre 4 ou 5 Grands Prix pour recevoir sa première évolution.
Certes le dimanche des Haas fut difficile, mais la mauvaise stratégie de Mick Schumacher (deux arrêts aux stands) l’explique en partie. Comment expliquer ainsi que sur un tour, la performance de Haas soit restée très convaincante alors que d’autres équipes, comme McLaren ou Alpine, ont reçu des évolutions ?
Steiner s’amusait que le paddock soit lui-même étonné de voir cette Haas version A mieux performer que des McLaren ou Aston Martin F1 version B !
« Il y a beaucoup de gens qui ont des évolutions et on est presque critiqué pour ne pas l’avoir fait. Pouvez-vous imaginer si nous avions eu des évolutions ? Nous serions en pole position ! »
« J’ai toujours dit que nous devions trouver la bonne fenêtre de fonctionnement de cette voiture. Vous apportez des améliorations à Barcelone parce que vous connaissez le circuit mais je me disais, ok, vous le connaissez donc c’est le bon moment pour tirer le meilleur de cette voiture. »
« Si vous venez sur un circuit comme Miami, ou l’Arabie saoudite, que vous ne connaissez pas vraiment, vous n’avez pas beaucoup de données, vous essayez juste de trouver quelque chose pour ce circuit. Alors qu’ici, vous pouvez regarder un peu plus profondément dans la voiture, et c’est ce que nous avons fait. »
Du reste Günther Steiner se souvient peut-être que ces dernières années, Haas avait souvent peiné à comprendre ses évolutions... et que ces nouvelles pièces n’avaient pas vraiment rapporté du temps au tour. Pourquoi alors dépenser de l’argent ?
Mieux vaut comprendre, pour Günther Steiner, la voiture existante. Surtout que son potentiel a été à la fois inexploité et très imprévisible lors des Grands Prix précédents.
« Si nous avions mis des évolutions, nous ne les aurions pas comprises et nous aurions peut-être même été plus lents au lieu d’être plus rapides. Donc nous utilisons ça pour tirer le meilleur de cette voiture, de sorte que la prochaine course, nous espérons pouvoir garder cette base et ensuite nous apporterons des mises à jour. »
« Pour moi, c’est comme si nous n’avions pas compris cette voiture, parce que si vous regardez de près, notre performance oscille beaucoup trop, et la voiture ne va pas plus vite ou plus lentement de circuit en circuit. Et c’est pourquoi nous avions juste besoin de bien comprendre la base et ça a marché, je pense. »
« Tout le monde a fait des mises à jour et nous nous sommes rapprochés de tout le monde pourtant, et je pense qu’avec Bottas… si Kevin n’avait pas eu les problèmes avec le DRS, il aurait été très proche de l’Alfa Romeo, sinon devant en qualifications. »
« Nous savions qu’il y avait plus à faire avec notre voiture et j’espère que nous avons appris assez pour que les prochaines courses nous permettent de rester à ce niveau. Ce ne sera pas toujours la même chose, mais au moins nous avons élevé le niveau de jeu pour nous-mêmes sans évolutions. »