Paul Stoddart était le patron chez Minardi quand Fernando Alonso y a fait ses grands débuts en F1. L’Australien se souvient qu’il aurait aimé le conserver en 2002 pour l’associer à Mark Webber, un autre pilote géré par Flavio Briatore, mais que l’Italien a repris Alonso pour le préparer à sa venue chez Renault.
"Je savais que j’allais le perdre. Flavio avait le contrat. Il n’était que prêté, loué, quel que soit le nom que ça ait, mais il n’est resté avec nous que jusqu’en 2001. Fernando n’était pas content."
"Il n’était pas heureux de faire une année d’essais avec Renault l’année suivante. Il voulait rester dans le baquet et j’étais heureux de le garder avec nous, mais ils le voulaient comme pilote d’essai. L’équipe de mes rêves, c’était Mark Webber et Fernando dans la même voiture."
Vingt-deux ans plus tard, Alonso fait les beaux jours d’Aston Martin F1, et son ancien patron n’est pas surpris de le voir à un si haut niveau, avec deux podiums pour entamer cette saison 2023 de Formule 1.
"Non, je ne suis pas vraiment surpris. Parce que si vous êtes assez bon, et Fernando l’est, si vous êtes assez déterminé et que vous avez toujours ce feu en vous, et si vous ne pouvez pas gagner de course mais que vous voulez faire du mieux possible, il est toujours dans le coup."
"Il est donc toujours dans la même catégorie, l’art de la course, la capacité, le talent naturel, la faim, tout est toujours là. Rien de tout cela n’a disparu. Maintenant, l’âge va le rattraper, mais ce n’est pas encore le cas. Je pense qu’il a encore quelques années devant lui."
Aston Martin F1 doit laisser Alonso être un leader
Stoddart est persuadé que l’équipe Aston Martin a en Alonso un atout énorme, à condition que l’équipe sache le mettre dans un bon état d’esprit : "Je pense qu’il sera un atout majeur pour Aston Martin, à condition qu’il n’y ait pas de politique dans l’équipe."
"Si on laisse Fernando faire ce qu’il sait faire, c’est-à-dire être un leader d’équipe, tirer Lance Stroll vers le haut, et s’il reçoit le soutien d’une équipe fantastique, s’il peut mener cette équipe et s’il peut l’influencer, vous aurez un Fernando et un Lance Stroll heureux car, au bout du compte, cette équipe avancera."
En revanche, Stoddart pense que l’équipe de Silverstone devra se méfier du pilote espagnol si les choses ne vont pas dans son sens, car il peut aussi devenir le pire ennemi de son propre camp.
"Il faut qu’il soit l’homme de base, et c’est le seul bémol que je mets à cette décision. S’ils ne reconnaissent pas le champion qu’ils ont, c’est à leur détriment. Car si vous travaillez dans le sens de Fernando, vous avez tout. Si vous travaillez contre lui, nous connaissons tous les résultats."