Aston Martin F1 n’a pas semblé, du tout, faire fonctionner ses évolutions apportées lors du dernier Grand Prix à Austin… jusqu’à la course.
En qualifications du vendredi, les deux voitures vertes étaient éliminées en Q1. Mais le dimanche, en partant des stands, et avec de nouveaux réglages, la course fut bien plus réussie.
Fernando Alonso était dans les points avant son abandon, et Lance Stroll est lui aussi parvenu à rentrer dans le top 10 (7e place), malgré sa position de départ lointaine.
Que penser alors des évolutions sur l’AMR23 ? Fonctionnent-elles vraiment ? Si oui, comment expliquer le début de week-end si décevant à Austin.
« Apporter des évolutions lors d’un week-end sprint sera toujours difficile, en raison des essais libres limités » répond Lance Stroll, à quelques jours du Grand Prix du Mexique.
« Mais tout le monde à l’AMRTC [Aston Martin Technology Center] a travaillé très dur pour préparer les évolutions et, étant donné que nous nous arrivons sur la fin de saison, nous voulions les mettre sur la voiture le plus tôt possible. »
« Malheureusement, un problème de surchauffe en EL1 a fait que je n’ai pu faire que cinq tours de piste. Nous avons donc abordé les qualifications avec très peu de données pour optimiser la voiture. Le règlement du Parc Fermé signifiait que nous ne pouvions pas faire de changements à partir du vendredi soir, donc, même si nous savions qu’il y avait plus de performance à débloquer, nous ne pouvions rien changer jusqu’au dimanche, quand nous avons choisi de faire des changements de réglages et de partir de la pitlane. »
« Une fois que nous avons fait ces changements, la voiture était tellement plus agréable à conduire. Notre course de dimanche a vraiment démontré que les évolutions fonctionnaient. J’avais beaucoup plus d’adhérence, surtout dans les virages, ce qui m’a permis de dépasser des voitures que nous avions du mal à doubler ces derniers temps. »
« Il y a encore du travail d’optimisation à faire, et le fait d’avoir plus d’essais libres au Mexique y contribuera, mais je suis convaincu que nous allons dans la bonne direction. »
Lance Stroll aurait-il parié 10 dollars qu’il marquerait des points à Austin, en partant des stands ?
« J’en ai été très heureux, surtout que nous avions eu un vendredi et un samedi difficiles. L’équipe a rapidement adopté l’état d’esprit "rien à perdre, tout à gagner", ce qui nous a donné un peu plus de liberté pour expérimenter les changements de réglages que nous avons effectués. J’ai eu le sentiment que nous faisions du bon travail en course et que mon rythme, en particulier sur les pneus médiums, était bon. Grâce à notre stratégie, j’ai pu vraiment pousser lors de mon dernier relais, ce qui m’a permis d’essayer de poursuivre Pierre [Gasly] pendant quelques tours. Un tour de plus et nous l’aurions rattrapé. »
Stroll n’est pas fondamentalement déçu de sa campagne 2023
Si Lance Stroll a marqué 6 points au Texas, il demeure encore loin, très loin, de Fernando Alonso sur le plan comptable (183 contre 53). Se dirait-il alors grandement déçu de sa saison ?
« Si on la replace dans le contexte de l’histoire de l’équipe, cette saison a été forte pour l’écurie. Nous avons fait d’énormes progrès par rapport à l’année dernière ; l’équipe a fait du bon travail en développant une voiture capable de rivaliser avec les premiers de la grille. »
« De mon côté, il y a eu des courses où j’ai été satisfait de mes performances et d’autres où j’ai pensé que j’aurais pu tirer un meilleur parti de la voiture. Ce sentiment n’est pas toujours lié à mon classement final. Bahreïn en est un bon exemple ; tout le monde me félicitait d’avoir terminé sixième après avoir manqué les essais à cause de deux poignets cassés, mais je suis sorti de la course en me disant que j’aurais pu terminer plus haut. »
« Mais nous avons eu des difficultés avec la voiture dans la deuxième moitié de la saison. Il y a eu des pilotages dont j’étais satisfait mais pour des courses où nous n’avions pas marqué des points. C’est parfois le propre de la course. »
« La saison a donc été mitigée, mais de grands pas en avant ont été faits et il s’agit maintenant d’en tirer les leçons pour 2024. »
Et quel objectif se fixe-t-il d’ici Abu Dhabi et la fin d’année ?
« Pour la fin d’année, l’objectif est toujours de progresser. Il reste quatre courses à disputer, donc il y a encore beaucoup de points à prendre. Nous avons eu quelques courses difficiles depuis la pause estivale, alors je serai heureux si nous pouvons terminer la saison avec de bonnes performances. »
Mais avant de parler d’Abu Dhabi, il faut aussi parler du Grand Prix du Mexique, qui arrive ce week-end. Une destination que Lance Stroll apprécie, et pas que pour des raisons purement sportives.
« J’adore venir à Mexico ; c’est un circuit formidable et les fans apportent une énergie incroyable. Je garde un bon souvenir de ma sixième place en 2017 et, même si la course ne s’est pas très bien déroulée, j’ai gagné cinq places dans le premier tour en 2022, ce qui était très amusant. »
« Cette course tombe généralement le jour de mon anniversaire, ce qui me permet de manger un gâteau au chocolat ici, c’est toujours bien ! »
« Le Mexique peut être une course difficile ; ce n’est pas un endroit où nous avons été particulièrement forts ces dernières années. La faible altitude présente un ensemble de défis assez différents ; il est plus difficile de générer de l’appui aérodynamique et le turbo est plus sollicité. »
« Cela dit, nous arrivons au Mexique avec une voiture bien meilleure que celles que nous avons eues ces dernières années, et je pense que nous devons être optimistes quant aux performances supplémentaires que ces évolutions ont apportées. »