Des rumeurs particulièrement folles sont nées autour de Lance Stroll ces derniers jours : en forme de blague, il a été rapporté que le Canadien pourrait quitter Aston Martin F1 pour commencer… une carrière de tennisman !
Au-delà de l’aspect farcesque, ces bruits de couloir laissent surtout transparaître des doutes croissants au sujet du niveau affiché par Lance Stroll. Aston Martin F1 pourra-t-elle devenir durablement une équipe de pointe avec un « bon » pilote de milieu de grille ?
Mais qu’on ne s’y trompe pas : la place de Lance Stroll n’est aucunement menacée pour 2024.
C’est Mike Krack, le directeur d’écurie, qui a été très clair sur ce point, à Monza.
« C’est Monza, c’est toujours la ’silly season’ et c’est un peu ennuyeux en ce moment. Nous n’avons pas ce genre de débat en ce moment. Nous serons dans une bonne situation l’année prochaine avec les deux pilotes. »
L’écart entre Fernando Alonso et Lance Stroll paraît toutefois important, si ce n’est gênant pour Lance Stroll.
Mais Mike Krack n’est pas vraiment de cet avis.
« Il n’y a pas d’écart marqué en termes de performances, il y a un écart marqué en termes de points. »
Lance Stroll aurait été finalement victime de malchance selon Mike Krack ; ou encore de stratégies ratées ; ou enfin de fiabilité. Bref, rien à voir avec son niveau intrinsèque.
« En tant qu’équipe, nous devons faire un bien meilleur travail de ce côté du garage (celui de Lance Stroll), sur la stratégie de course, mais nous avons aussi eu des problèmes de fiabilité, et cette voiture a toujours été touchée. C’est donc quelque chose que nous devons faire beaucoup, beaucoup mieux. »
« En général, il y a un certain écart entre les pilotes qui n’est pas normal, mais plutôt circonstanciel, parfois il y a un peu de trafic, parfois il y a un pépin dans un virage. »
« Mais normalement, je pense que les pilotes se tiennent en trois dixièmes. »
« Nous devons regarder en arrière et examiner la stratégie que nous avons adoptée à Zandvoort. Lance a eu un bon week-end jusqu’à la course. »
« Mais en tant qu’équipe, nous devons assumer la responsabilité d’un choix qui n’était tout simplement pas assez décisif [arrêt trop tardif au moment de passer les intermédiaires, en début de course], ce qui a ruiné sa course à la fin de la journée. »
« Nous devons nous améliorer dans ce genre de situation. Évidemment, cela ne l’aide pas, mais en tant qu’équipe, nous aurions dû faire un meilleur travail. »
« Mais quand on regarde les dernières séances de qualification, la Q1 à Zandvoort par exemple, il n’y avait rien entre nos deux pilotes. »
Lance Stroll n’apparaît cependant pas comme aussi motivé, aussi mort de faim que Fernando Alonso. Mike Krack sent-il aussi cette lassitude possible du Canadien ?
« Non, nous avons vu ces dernières semaines un pilote très travailleur, essayant d’analyser chaque petit détail, étant dans le simulateur. Il a beaucoup conduit dans le simulateur, il n’y a rien qui aille dans ce sens [perte de motivation]. »
Alonso favorisé inconsciemment par Aston Martin F1 ?
Cherchons une autre explication : l’AMR23 conviendrait-elle également plus au style de pilotage de Fernando Alonso ?
« Je ne pense pas qu’il y ait une caractéristique particulière qui serait différente pour lui – idem du côté de Fernando. »
On pourrait aussi se demander si justement, Aston Martin F1 ne soigne pas davantage ses stratégies avec Fernando Alonso qu’avec Lance Stroll. Pas forcément pour favoriser directement l’Espagnol - mais plutôt inconsciemment, simplement parce qu’avec un double champion du monde, il y aurait plus de chances de signer en course un bon résultat.
Mike Krack s’en défend aussi formellement et évoque le passage de Sebastian Vettel dans l’équipe : « C’était la même chose avant, nous avions un quadruple champion du monde [Sebastian Vettel]. Nous ne regardons donc pas les choses comme vous le faites, en termes de nombre de championnats remportés. »
« Nous avons amené un pilote de cette classe [Fernando Alonso] pour que l’équipe progresse. Et nous avons tous appris de Fernando, et il en va de même pour Lance. »
« De ce point de vue, c’est tout à fait normal ce qui se passe chez nous. Nous devons apprendre de cette expérience des pilotes, c’est quelque chose que nous faisons du côté de l’équipe. »
« Nous avons eu toutes ces discussions lorsque Sebastian a rejoint l’équipe et cela s’est plutôt bien passé, et il n’y a pas de raison qu’il n’en soit pas de même. »