Véritablement à la peine en début d’année, Mercedes F1 a changé de visage depuis le Grand Prix de Monaco ou celui du Canada. Au point de devenir l’équipe à battre – Lewis Hamilton a remporté 2 des 3 derniers Grands Prix et sans la disqualification de George Russell à Spa, Mercedes aurait signé le doublé !
« On a vraiment l’impression que quelque chose s’est enclenché » a confirmé, pour le New York Times, George Russell.
« Nous avons peut-être vu trop grand, ou nous avons peut-être été trop audacieux dans nos décisions au cours de ces deux dernières années. Nous l’avons peut-être juste compensé avec cette dernière série d’évolutions. Sur le simulateur, ça fonctionne vraiment bien. Je n’y croyais pas au début, avant Montréal, parce que les gains me semblaient trop importants - et puis à Montréal, nous volions carrément. »
« C’est pourquoi nous sommes tous assis ici à attendre avec impatience ce que les prochaines semaines vont nous apporter. »
À quoi attribuer ce changement spectaculaire de performance chez Mercedes F1, qui a enfin trouvé son étoile polaire ?
George Russell donne un indice : le retour à temps plein de James Allison comme directeur technique de l’équipe...
« Avec James à la barre, cela permet aux centaines de personnes du bureau d’études, du département aérodynamique et à la fabrication de faire ce qu’elles font le mieux, on a l’impression que quelque chose se met en place. »
« Cela a pris du temps, mais entre James et Toto, j’y crois vraiment. C’est une paire de tueurs ! »
Pour autant, au Canada par exemple, George Russell a laissé s’envoler trop de points. Mais le Britannique le reconnaît, puisqu’il ne joue pas le titre, il prend plus de risques...
« Si je luttais pour le championnat contre Max, je me serais dit ok, très bien, le résultat d’aujourd’hui est la 2e place et je l’accepte, mais je dois réduire les risques. Mais aujourd’hui, je veux remporter une victoire. Je veux des victoires à mon nom… C’est la mentalité dans laquelle je me trouve en ce moment. »
« En 2022, j’ai terminé dans les cinq premiers plus souvent que n’importe quel autre pilote sur la grille, mais je préfère terminer 6e à chaque course et avoir deux victoires plutôt que de terminer 5e, 4e ou 3e à chaque course et ne pas remporter la victoire. »
« J’espère que cette mentalité changera l’année prochaine si nous avons une voiture qui peut se battre pour le championnat. »
Comment Russell préserve sa santé mentale
Au Canada encore, George Russell a dû faire face à beaucoup de critiques sur les réseaux sociaux. Mercedes F1 avait été accusée de favoriser Russell sur Hamilton, une accusation que Lewis elle-même a vite démentie...
Tout cela conforte George Russell dans une décision radicale qu’il a prise il y a quelques mois : supprimer tous les réseaux sociaux de son téléphone.
« Il y a beaucoup de haine et de négativité sur les réseaux. Peu importe de qui il s’agit, je dirais que dans 50 % des cas, c’est de moi qu’il s’agit. Je trouve cela assez difficile à comprendre. »
« Il faut vraiment que quelqu’un prenne les choses en main pour mieux réglementer les réseaux sociaux. »
Depuis 4 ans également, George Russell est suivi par un psychologue pour mieux gérer l’aspect émotionnel, si éprouvant, de la F1.
« Je trouve cela vraiment bénéfique pour laisser sortir mes sentiments. »
« Ce sport évolue si rapidement : une minute vous êtes un héros, la suivante vous êtes un zéro. Vous vous dites merde, que se passe-t-il ? Et la plupart du temps, c’est dans votre tête. »
« J’ai l’impression de pouvoir rebondir très rapidement après un week-end difficile ou même une séance difficile Vous apprenez en vieillissant ce dont vous avez besoin en tant qu’individu. Cela ne fonctionne pas pour tout le monde ; Lewis et moi sommes deux caractères très différents, et nous faisons les choses différemment. Il faut juste trouver ce qui fonctionne pour vous. »
« Il y a souvent beaucoup de bruit à l’extérieur, mais à l’intérieur, quand je mets mon casque et que j’entre dans le garage, j’essaie de conduire aussi vite que possible. »
Russell, prêt à devenir le leader de Mercedes F1 ?
L’an prochain, George Russell sera le vrai leader de l’équipe : Lewis Hamilton sera parti chez Ferrari et Russell devrait avoir pour coéquipier un rookie, Andrea Kimi Antonelli...
Est-il prêt à devenir le leader de Brackley ?
« Cela a toujours été le cas. Peu importe que j’aie un septuple champion du monde à mes côtés ou que j’aie un jeune débutant - ou personne à mes côtés. Ce qui compte, c’est la façon dont vous gérez ce bruit extérieur. »