Nicholas Latifi n’est pas le premier infortuné pilote du peloton à se retrouver au centre des événements, voire d’une polémique, pour l’attribution d’un titre mondial en F1 lors de l’ultime course. Avant lui, il y a eu aussi des « Latifi bis » et qui ont dû hélas subir également, railleries, quolibets, voire pire…
1998 : Et Tuero tua les espoirs de titre…
En 1998 à Suzuka, au Japon, Michael Schumacher avait l’occasion de remporter son troisième titres pilotes, et son premier avec Ferrari. Le soir de ce 1er novembre, on sait qui fut sacré : Mika Hakkinen sur McLaren.
Et pourtant c’était bien Michael Schumacher qui partait en pole, avec deux dixièmes d’avance sur son rival (une sur Coulthard, deux sur Irvine). Schumi-Hakkinen, le duel s’annonçait royal mais il suffisait au Finlandais de finir 2e pour être titré.
Tout alla mal dès le départ pour Michael Schumacher : le Kaiser cala sur la grille et dut repartir dernier. Mais de même qu’il était déjà de plusieurs secondes rapide que le peloton en qualifications, de même, en course il remonta comme un éclair, avalant huit voitures en une poignée de tours. Le reste du peloton s’écartait d’ailleurs vite, sauf un certain Damon Hill qui n’avait toujours pas digéré son affrontement passé avec Michael Schumacher.
Le pilote Ferrari fut bien vite de retour en 3e place, avec Irvine devant lui, son porteur d’eau, et Hakkinen premier.
Deux rookies de fond de grille, à savoir Esteban Tuero chez Minardi, et Toranosuke Takagi chez Tyrrell, allaient pourtant abréger ce duel.
Ce fut un crash qui décida de l’issue : non pas avec la voiture rouge, mais de manière indirecte. Au 22e tour, la collision entre Tuero et Takagi laissa essaimer des débris sur la piste. Un accident, si l’on veut être taquin, typique de rookie, le premier n’ayant étrangement pas vu venir le deuxième à l’intérieur…
Michael Schumacher arrivait dans les encablures des deux retardataires et deux tours plus tard, son pneu arrière-droit explosa : très probablement, la crevaison était due aux débris du crash des débutants.
Sa Ferrari blessée, le pilote ne put même rejoindre les stands, et l’aventure s’arrêtait pour lui. Mika Hakkinen conclut le triomphe par une dernière victoire cette année, devenant le premier champion de son pays depuis Keke Rosberg.
Et si Schumi… ?
On ne refait pas l’histoire avec des si, cependant… Sur un rythme fou, Michael Schumacher – qui aurait dépassé Irvine sans coup férir bien sûr – aurait-il pu aller chercher Mika Hakkinen ?
Et si c’était le Finlandais qui avait crevé à la place de Michael Schumacher, et si Tuero et Takagi s’étaient assagis ou rentrés dedans au mauvais moment pour le pilote McLaren ? Et si… ?
Il avait manqué un brin de chance à Schumi pour être titré dès 1998 ; beaucoup de classe en 1997 ; et enfin, une bonne F1 en 1996. Son heure viendrait, sur ce même tracé de Suzuka, deux années plus tard…