Six mois après son licenciement, Otmar Szafnauer ne se retient toujours pas dans ses critiques à l’égard des hauts responsables d’Alpine, révélant qu’ils lui ont ouvertement dit " nous n’avons pas le temps d’attendre".
Alors que l’Américain se prépare à un retour potentiel dans le paddock de la F1 (c’est en tout cas son souhait), il révèle à quel point la pression impossible en termes de résultats lui avait été mise par Laurent Rossi, lui aussi évincé par Alpine.
Même si les hauts responsables de l’équipe, alors dirigés par Rossi, parlaient d’un plan de réussite sur 100 Grands Prix ; 36 courses après avoir rejoint l’équipe française, Szafnauer a reçu l’ordre de quitter le navire.
"Cela peut paraître égoïste, mais je pense que je faisais du bon travail chez Alpine et que j’effectuais les bons changements."
"J’ai vu de nouveaux chefs d’équipe faire des changements pour le plaisir, ils veulent montrer aux propriétaires qu’ils font quelque chose, apporter des changements pour le mieux."
"Le problème est qu’ils ne comprennent souvent pas les changements qu’ils apportent. Lorsque vous prenez en charge une situation comme celle d’Alpine, vous devez d’abord acquérir une compréhension approfondie de ce que vous avez, de ce qui est bon et de ce qui doit être changé, mais vous ne pouvez pas le faire du jour au lendemain."
"Les hauts dirigeants d’Alpine voulaient réussir plus vite que possible. Je leur ai dit ce qui était possible et ils ont dit qu’ils n’avaient pas le temps d’attendre pour ça."
"Il semble qu’ils ne comprennent pas qu’il faut du temps pour changer une culture, pour acquérir de nouvelles compétences là où nous ne les avions pas. Ils n’ont tout simplement pas les capacités techniques dont ils ont besoin."
"Quand je suis arrivé là-bas, je leur ai dit qu’ils avaient besoin de matériel et de nouvelles personnes. Lorsque vous commencez à recruter, vous avez de la chance quand vous trouvez quelqu’un de bien en un an à cause des contrats pluriannuels. Et bien sûr, vous devez leur offrir quelque chose qu’ils n’ont pas, comme plus de responsabilités."
"J’ai dit à Alpine que je faisais des progrès mais leur réponse était toujours ’nous n’avons pas le temps pour ça’. C’était la cause de notre désaccord et j’ai été prévenu moins de 10 jours avant de leur décision qui a conduit à mon départ d’Alpine au GP de Belgique."