Otmar Szafnauer, directeur de Racing Point F1, future équipe Aston Martin en 2021, craint de revivre ce qu’il a vécu en 2008, lors de la crise financière.
Alors engagé depuis plusieurs années chez Honda, l’Américain a assisté au départ soudain des Japonais. Une décision similaire à celles prises par d’autres constructeurs majeurs engagés comme BMW et Toyota.
La discipline a mis de nombreuses années à s’en relever.
"Je me souviens que Honda a mis tout de même un certain temps à prendre sa décision. Les Japonais ne voulaient pas quitter la Formule 1. Mais la crise financière s’annonçait aussi dure que longue. Les ventes d’automobiles n’allaient pas se redresser rapidement et Honda a décidé de débrancher la prise," explique Szafnauer.
"Aujourd’hui, on ne craint pas pour leur groupe, ni pour Mercedes ou Renault. Ces groupes automobiles ne couleront pas comme ça à cause du coronavirus. Mais plus la crise va durer, plus les gens seront inquiets. Nous ne sommes donc pas à l’abri de nouveaux retraits soudains."
"Je crains davantage cela que ce qui peut arriver à des équipes comme Williams ou Sauber, qui ont besoin de la F1. Quand vous êtes un constructeur automobile, cette question - ai-je besoin du sport automobile - a une réponse toute naturelle, c’est non."
"Il n’y a guère que Ferrari qui a la compétition au centre de son business. Et McLaren depuis peu."
Pour Szafnauer, la décision d’un retrait est compréhensible.
"Ce n’est pas leur coeur de métier, la Formule 1. Et cela coûte très, très cher. Les coûts fixes sont énormes et si vous êtes dans un bon cycle, vous pouvez être bien remboursés par les primes et l’exposition. Dans un mauvais cycle, c’est une décision plus délicate à prendre. Est-ce que ces milliards dépensés sur plusieurs années font augmenter les ventes ? Tout dépendra de la situation de chacun."