Fernando Alonso avait mis l’ambiance dans le garage Alpine ce week-end à Spa, en affirmant qu’il avait prévenu toute l’équipe de son départ vers Aston Martin F1, y compris les mécaniciens… mais à l’exception du directeur d’écurie Otmar Szafnauer !
On attendait donc forcément la réaction du Roumano-Américain, attaqué de manière relativement élégante par son propre pilote, qui suggère que le haut-management d’Alpine (Laurent Rossi en premier lieu) ne l’a pas tenu informé.
Otmar Szafnauer met donc les choses au point, il était bien au courant !
« Les négociations ont commencé avant que je ne rejoigne l’équipe. Nous étions tous conscients que le contrat [de Fernando Alonso] prenait fin, il a indiqué qu’il voulait rester en F1 et dans l’équipe, les négociations ont commencé sans moi, bien que vers la fin j’aie été impliqué dans ces discussions. Depuis le GP de France. »
« Ensuite le timing. De ce que j’ai compris, l’annonce était à 10 heures du matin. Je pense que vers 9h30 ou 9h45, il a appelé Luca de Meo et aussi appelé Laurent Rossi. Avec seulement 15 minutes de préavis, il est difficile d’appeler trois personnes. Donc, l’annonce est venue avant qu’il ait eu la chance de m’appeler, mais ce n’est certainement pas dimanche soir que nous avons été mis au courant. Il a prévenu oui mais 15 minutes avant le communiqué... »
Et Otmar Szafnauer de dénoncer une sorte de double langage de la part de l’Asturien....
« Nous avions parcouru un long chemin dans nos négociations avec Fernando et nous étions à la fin. Fernando a indiqué qu’il était prêt à signer. Nous savions qu’il pouvait négocier avec d’autres, qu’il était libre, mais la surprise a été que l’annonce a été faite le lundi matin alors qu’il avait dit dimanche soir qu’il n’y avait pas besoin d’être pressé. »
Et d’ajouter...
« Surpris ? Oui et non. On négociait de bonne foi depuis longtemps avec Fernando, sur un contrat qui irait aux deux parties. On savait qu’il parlait aussi avec des autres personnes. La seule surprise, c’est que le dimanche, il avait dit, non non, je n’ai signé avec personne. Et le lundi, il a dit qu’il s’en allait. »
« Entre le dimanche et le lundi, j’ai bien vu qu’il se passait quelque chose, ça n’a pas été une vraie surprise. Mais Fernando nous disait avant, non non, ne vous inquiétez pas, nous avons le temps. »
Otmar Szafnauer est-il déçu de l’attitude d’Alonso ?
« Pas du tout, il était libre et pouvait faire ce qui était le mieux pour lui. Un accord doit être bon pour les deux parties, et s’il en a trouvé un qui était bon pour lui, il devrait le poursuivre. Il était libre de faire ce qu’il a fait. »
« On négociait avec lui, on était assez avancé dans les négociations, ce n’était plus qu’une question de signature d’un côté, et ça semblait valable pour les deux parties. »
« Il a reçu une offre, qui je ne sais pour quelle raison lui semblait être importante, c’est ce qu’il a choisi. »
Szafnauer dit qu’il était trop tôt pour juger si l’équipe avait commis une erreur en laissant partir Alonso.
« Je suis sûr que dans toute situation, il y a des leçons à tirer. Des regrets ? Nous devrons regarder en arrière dans deux ans et voir ce qui s’est passé. »