Laurent Rossi a aiguisé ses armes ce week-end à Miami, en tenant plusieurs interviews choc au sujet d’Alpine F1. Le PDG de la marque française a clairement menacé de "conséquences" son équipe, assurant que la situation dans laquelle l’équipe se trouvait n’était pas acceptable.
Le Français a visé en particulier Otmar Szafnauer, mais aussi l’état d’esprit de l’équipe, qu’il a accusée d’amateurisme. Selon lui, les progrès enregistrés lors des deux années précédentes ne peuvent pas laisser place à un début de saison si difficile. Szafnauer a tenté de relativiser les remarques de son patron.
"Lire quelque chose comme ça dans les médias ne met pas plus de pression, tout le monde veut bien faire ici" a déclaré le directeur d’Alpine F1. "Ce sont des techniciens et des ingénieurs expérimentés au plus haut niveau, et nous nous mettons la pression, nous n’avons donc qu’à réparer nos erreurs."
"Je n’ai aucune idée de pourquoi ces commentaires ont été faits, vous devrez lui demander, mais je lui demanderai. Ce week-end a été chargé et je n’en ai pas encore eu l’occasion de voir cela."
"Oui, nous avons sous-performé à Bakou, les pilotes se sont accrochés en Australie, et lors de la première course, nous avons eu une myriade de pénalités, à commencer par Esteban [Ocon] qui n’était pas à sa place."
Szafnauer pense que cet ultimatum est la conséquence des points gâchés depuis le début d’année : "Ça n’a pas été un bon début de saison, je ne sais pas, c’est peut-être pour ça qu’il a fait ces commentaires. Mais je dois les lire."
"Tout ce que nous pouvons faire, c’est lorsque nous avons des problèmes comme à Bakou, c’est trouver et comprendre la cause profonde de ce qui s’est passé, et nous assurer que nous mettons soit le processus, soit les personnes en place, afin que cela ne se reproduise pas."
Les performances de l’A523 hors de cause ?
Presque irréprochable en 2021 et 2022 sur le plan opérationnel, Alpine a enchaîné les bourdes en ce début de saison, ce qui a fait perdre des points à Bahreïn, à Melbourne et à Bakou. Une des priorités sera de retrouver la sérénité d’exécution qu’était celle d’Alpine lors des saisons précédentes.
Les performances de l’A523 se sont montrées satisfaisantes en ce début de saison, avec des chronos proches de Ferrari en rythme de course lors de deux des cinq courses. Mais les progrès que Szafnauer perçoit ne se retrouvent pas dans les réelles chances de bons résultats.
"Nous devons comprendre pourquoi les performances ultimes de la voiture ne se retrouvent pas vraiment en piste. La chose la plus difficile à faire en Formule 1 est de s’assurer que la voiture sort ses performances ultimes, ce n’est pas le cas ici."
"Il y a 100 personnes sur le circuit, il y en a 1000 à l’usine et 900 d’entre eux travaillent sur la performance. Sur le circuit, la moitié de ces 100 personnes travaillent également sur l’extraction de la performance, puis il y a les gens au marketing et d’autres fonctions."
"Donc, la part du lion sur le travail pour les performances des voitures est à Enstone et Viry, et en piste il s’agit simplement de s’assurer que nous ne faisons pas d’erreurs, qu’il n’y a pas d’incendie moteur, et que nous n’avons pas les mauvais réglages lors d’une course où vous n’avez qu’une heure d’essais libres."
"C’est malheureux que cela se soit produit à Bakou, et je ne veux pas dire que c’était le pire scénario, mais si cela s’était produit à Miami par exemple en Libres 1, nous l’aurions corrigé en Libres 2 et tout allait bien pour le reste du week-end. Mais une fois que vous êtes dans le Parc Fermé, vous ne pouvez plus rien changer."
A ne pas rater ce soir l’émission Grand Prix à 20h30, exceptionnellement ce lundi, avec le debrief du Grand Prix de Miami et une page spéciale sur cette interview de Laurent Rossi et d’autres news importantes de la F1