Avec ce qui est sans doute la monoplace la plus lente du plateau, Alexander Albon réussit à devancer pour le moment Guanyu Zhou, Lance Stroll, et Mick Schumacher au classement. Sans compter qu’il bat, avec des écarts parfois embarrassants pour son coéquipier, Nicholas Latifi en qualifications ou en course.
Des performances que son prédécesseur chez Williams, George Russell, a d’ailleurs récemment saluées (voir notre article).
L’attitude d’Alexander Albon, ouvert, précis, positif, et technique, séduit également chez Williams F1 - autant d’ailleurs que ses performances pures.
C’est ce qu’a pu ainsi résumer Dave Robson, directeur de la performance, bien placé pour jauger, et comparer, les résultats de ses deux pilotes.
« Dans l’ensemble, ses performances ont été exceptionnelles. En particulier dans les courses. Je suis très impressionné par la façon dont il se comporte pendant la course. »
« Les qualifications sont toujours difficiles à cause du rythme de la voiture. Mais en course, il est si calme et sa capacité à se débrouiller, à avoir une vue d’ensemble et à gérer les relais en conséquence, c’est vraiment impressionnant. »
D’un tempérament placide en dehors des tracés, le Thaïlandais sait aussi défendre de manière virile sa position en piste, poursuit Robson.
« Il peut être assez robuste en défense et en attaque quand il en a l’occasion. Mais sa défense robuste est bonne et lui a permis d’avoir certaines des courses qu’il a eues. J’ai donc été impressionné. »
« Et ce qui est encore mieux, c’est qu’il s’améliore encore, ou que nous nous habituons à comprendre ce qu’il veut et comment travailler avec lui. Donc il y a plus à venir. Si nous pouvons juste obtenir un peu plus de rythme de la voiture pour lui donner une meilleure chance en qualifications, alors je pense que nous verrons une augmentation de la performance assez rapidement. »
L’expérience, l’an dernier, d’Alexander Albon comme pilote du simulateur Red Bull à Milton Keynes, a également beaucoup aidé le pilote à progresser sur le plan technique. Très utile pour Williams afin d’explorer les possibilités du nouveau règlement aérodynamique de 2022.
« Alex peut vraiment aider. Ça aurait été bien si le grand changement du règlement était arrivé 12 mois plus tard ou quelque chose comme ça - si nous avions eu un peu de continuité avec lui - parce que c’est difficile, surtout quand la voiture n’est pas dans le rythme. »
« Il sait ce qu’il veut. Ce que nous devons essayer de déterminer avec lui, c’est dans quelle mesure nous pouvons lui donner ce qu’il veut et dans quelle mesure nous sommes simplement limités par les règles et les pneus cette année. Mais pour ce qui est de comprendre ce qu’il veut et de guider l’équipe à partir de ce qu’il ressent, il a une très bonne expérience et un apport inestimable. Et je ne pense pas du tout qu’il soit loin de ce qu’il demande. »
« Évidemment, il y a eu une période d’apprentissage entre lui et nous pour comprendre et interpréter ce qu’il veut techniquement. Cela prend un peu de temps. Mais autrement, il apporte beaucoup. Il est bon pour guider l’équipe à cet égard. »
Des évolutions limitées pour Williams ces prochains Grands Prix
Le problème d’Alexander Albon est donc plutôt sa voiture, derrière Aston Martin F1 en performance pure.
Y a-t-il un espoir pour que cette Williams évolue prochainement ? Dave Robson, douche les espoirs d’une amélioration rapide notamment parce que même Grove est affectée par les budgets plafonnés !
« Il y a toujours des choses prévues, il y a une quantité décente de choses qui semblent bonnes dans la soufflerie. »
« La grande question qui se pose est celle de la limitation des ressources ou de la limitation du plafond des coûts - à partir de quel moment vous mettez ce qui est dans la soufflerie dans la vraie voiture, ou vous vous accrochez et espérez qu’il y a encore beaucoup encore de performance dans la soufflerie que vous pouvez encore trouver. Donc, c’est probablement le stade auquel nous sommes actuellement. Il y a quelques bonnes directions, quelques bonnes pièces qui rendraient certainement la voiture plus rapide, mais nous sommes encore en train de peser le moment exact où il faut engager la fabrication. »
« Pour les deux prochaines courses, nous sommes de retour sur des circuits demandant peu d’appui aérodynamique qui seront complètement différents. Je ne pense pas qu’il y aura de grandes améliorations pour ces deux Grands Prix hors d’Europe. Ensuite, il s’agit de savoir dans combien de temps nous déciderons de livrer le nouveau package - c’est quelque chose que nous pourrions probablement décider la semaine prochaine, en fait. Il y a donc des choses en route. »