Le test Pirelli de Ferrari à Imola avait déclenché quelque polémique dans le paddock : car la Scuderia a utilisé deux pièces différentes (deux fonds plats) sur les voitures de Charles Leclerc et Carlos Sainz. Alors que la réglementation prohibe l’usage de deux composants de spécification différente, pour éviter une accumulation injuste de données.
Pour autant, la FIA a validé ce test, puisque le fond plat originel aurait été abîmé au cours de la session. Le fond plat de Carlos Sainz n’était pas lui nouveau, mais aurait déjà fait son apparition en essais libres ou hivernaux, plus tôt dans la saison.
Fin de la polémique ? Pas vraiment.
Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, a demandé à la FIA plus de clarté et de transparence : notamment pour savoir quelle pièce peut être utilisée en essais Pirelli ; et quelle pièce exactement a utilisé Ferrari dans un second temps avec Carlos Sainz à Imola.
« L’important est que nous ayons une confiance totale dans la FIA pour contrôler le sport, que ce soit lors d’un test ou d’un week-end de course. »
« Mais nous avons également besoin d’une transparence totale. »
« Il a été suggéré, ou du moins je l’ai entendu, que c’était peut-être un ancien fond plat. C’était peut-être le cas. Mais ce qui est important, c’est que si c’est le cas, démontrez-le aux équipes : donnez-nous la capacité d’avoir une confiance totale dans le fait que tout cela a été contrôlé de manière appropriée en toute transparence. »
Zak Brown fait ensuite référence à l’affaire du moteur illégal de Ferrari... une affaire réglée en toute opacité par la FIA à l’époque. De quoi faire monter la pression.
« Nous avons eu dans le passé, il n’y a pas longtemps, une violation du règlement moteur, et ensuite il y a eu une amende importante. Nous ne savons pas de combien et nous ne savons pas non plus exactement ce qui a été fait. »
« Je pense qu’à notre époque, une transparence totale aidera le sport à comprendre ce qui s’est passé, pourquoi cela s’est passé et ce qui a été fait à ce sujet. »
Une même demande de transparence a été formulée du côté de Laurent Rossi, le PDG d’Alpine.
« Je ne pointerais pas le doigt encore sur quelqu’un, parce que je ne connais pas les détails, donc ce ne serait pas juste. Mais en fin de compte, ce dont nous avons besoin, c’est de transparence. »
« Nous devons savoir s’il y a eu quelque chose de mal ou non et, si c’est le cas, quelle est l’issue ? Le plus important est que nous n’avons pas besoin d’un voile. »
Toto Wolff appelle pour sa part, chez Mercedes, à un contrôle resserré de la FIA sur ce genre de tests.
« La FIA doit juste être au courant de ces choses et bien les gérer. Il ne faut pas qu’une équipe utilise des composants dans un environnement où elle ne devrait pas le faire. Et je suppose que si la FIA n’était pas à 100% sur ce sujet, je suis sûr qu’elle le sera maintenant. »
Enfin Christian Horner a apporté une petite voix plus rassurante pour la FIA, en assurant faire confiance aux vérifications qui ont été déjà menées.
« La FIA a confirmé que Ferrari a utilisé ce fond de plat lors des essais de pré-saison, et c’est donc conforme. »
« C’est à la FIA de faire ce travail de veille réglementaire raisonnable, parce que ce que nous voulons certainement éviter… ces voitures sont si immatures, il est encore très tôt dans la phase de développement, et il faut éviter que les tests de pneus ne se transforment en tests de développement aérodynamique ou de performance. Ce n’est pas l’objectif de ces tests. »